COMICS. Convaincue par Imogen, Nera a intégré la sororité de l’homme. Elle y commence sa formation qui repose sur 3 piliers (éducation, application, répétition) pour devenir un assassin professionnel. Si les premières évaluations ne se passent pas très bien (elle ne parvient pas à tuer sa cible et vomit, même…), la troisième tentative sera la bonne. Il faut dire que cette fois c’est une vieille connaissance, Luca, qu’il s’agit d’éliminer…Un succès qui tombe bien puisque l’Eglise de la singularité contacte les sœurs pour un contrat énorme : un diamant de la taille d’une planète en échange d’un œuf et de son occupant. Cette fois, toutes les forces vives de l’organisation sont mises sur le coup !
Suite et fin de cet étonnant dyptique. Formellement d’abord, avec une partition graphique très originale et personnelle d’Huddleston qui mêle scènes où les personnages sont rapidement crayonnés, paysages cosmiques psychédéliques réalisés sur ordinateur et dessin plus traditionnel à base d’aplats de noir mise en valeur par un travail sur le design de la série (notamment la présentation des chapitres ou l’exposition du contexte dans lequel le récit se déroule) très présent. Mais dans le fond aussi car on se rend progressivement compte que l’issue même de Decorum n’est ni plus ni moins que le combat entre Dieu et son créateur, celui-ci venant l’éliminer pour le remplacer par un être organique, une dyade en fait, qui sera chargée de mettre en place un monde meilleur, plus juste et libre. Rien que ça ! Et Nera, Imogen et les autres sœurs vont bien sûr avoir leur rôle à jouer dans tout ça car il y a un paquet de pognon à se faire !
Avec Decorum, Hickman et Huddleston explosent les codes de la SF en mêlant, avec beaucoup de personnalité et de talent, baston et équilibre de l’univers, fric et Dieu. Une vraie curiosité qui devrait avoir une suite…
(Récit en 2 tomes, 184 pages pour ce tome 2 – Urban Comics)