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DEGAS, La Danse de la solitude (Efa/Rubio)

BD. Quand Edgard Degas meurt en septembre 1917 à l’âge de 83 ans, il reste un mystère pour beaucoup de ses proches et de ses amis. Notamment pour Mary Cassatt, peintre elle aussi, pour le travail de laquelle Degas avait de l’admiration mais aussi des sentiments qui dépassaient la simple amitié mais qu’il n’osa jamais lui dévoiler. Pourtant, l’américaine expatriée en France aurait tant voulu qu’il le fasse…Car malgré son caractère sombre –il n’aimait pas grand-chose, était souvent de mauvaise humeur et était misogyne ainsi qu’antisémite- elle avait beaucoup d’affection pour lui et était probablement la personne qui comprenait le mieux ses aspirations artistiques, lui qui refusait le classicisme tout en essayant de saisir l’essence de son époque…

Rubio et Efa ont dû beaucoup apprécier de travailler ensemble sur Monet, Nomade de la lumière puisqu’après avoir signé Django, Main de feu l’an dernier (chez Dupuis), ils reviennent avec cette biographie de Degas au Lombard, dans la même collection Contre/Champ (dans laquelle sont sortis 3 récits –Nietzsche, Thoreau, Gauguin– de Le Roy, que l’on ne voit malheureusement plus en BD, que l’on vous recommande en passant…). Un récit qui s’emploie à montrer la personnalité complexe de cet artiste célèbre à travers les yeux de celle qui l’a peut-être connu le mieux, Mary Cassatt. Une narratrice qui tente, en se plongeant dans ses journaux intimes après sa mort, de percer le mystère Degas (par exemple, comment pouvait-il se montrer aussi avenant avec certaines personnes tout en étant imbuvable avec d’autres ?) et de trouver des réponses aux questions qu’elle se pose, notamment concernant les sentiments qu’il avait à son égard…

Un très beau portrait, peut-être un peu bavard (les récitatifs sont nombreux mais Efa et Rubio avaient beaucoup de choses à dire sur ce peintre…), qui nous permet de découvrir l’homme, secret et visiblement miné par sa timidité avec les femmes, derrière l’artiste qu’était Degas. Servi par un travail graphique remarquable d’Efa, avec, notamment, l’utilisation de fusains, qui nous plonge avec talent dans le Paris du XIXe siècle tout en rendant hommage aux œuvres de Degas (il a glissé beaucoup de clins d’œil à ses peintures) dont il s’est ici inspiré. Et pour prolonger cette très belle lecture, Le Lombard propose un dossier bonus d’une vingtaine de pages, agrémenté d’œuvres de Degas, dans lequel le scénariste Rubio revient plus en détails sur ses découvertes concernant le peintre.

(Récit complet, 104 pages – Le Lombard)

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