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ECO 3. La Princesse des Nuages (Almanza/Bianco)

eco02Vous vous rappelez certainement d’Eco, cette petite fille frappée par une malédiction, et de son corps qui se mit à changer subitement : ses jambes et ses hanches qui devinrent difformes, ses fesses plus larges, tout comme ses cuisses, et 2 petites bosses qui avaient pointé le bout de leur nez sur son torse. Eco en était sûre : c’est sa mère qui l’avait ensorcelée pour la punir de ne pas leur avoir obéi (au lieu de livrer les trois magnifiques poupées de soie au ministre comme ses parents le lui avaient demandé, elle les avait offertes à une vieille dame pauvre pour qu’elle puisse nourrir son petit enfant…) et d’avoir précipité la fin de l’atelier de confection, si florissant auparavant, des Schacklebott.

Pour se libérer de ce sort, Eco était partie de la maison pour rejoindre Noctiluque. Mais que d’épreuves elle avait traversées pour en arriver là (il lui avait notamment fallu combattre la bête sans visage et escalader le cactus géant aux épines si blessantes) et que de sacrifices elle avait endurés (comme la mort de ses amis Esope, Diogène et Epictète)…Mais elle touchait au but : elle allait enfin pouvoir rencontrer la princesse des nuages qui la délivrerait…

On l’a déjà dit, ce que l‘on aime chez Bianco, c’est sa volonté de sortir des sentiers battus de la bande dessinée, comme il le prouve avec chaque nouvel épisode de sa série fétiche « Billy Brouillard ». Du coup, ce n’est pas vraiment une surprise de le retrouver aux commandes de ce conte « à l’ancienne » illustré par Almanza. L’histoire qu’il narre ici est simple : c’est celle de la vie ! Et « Eco » est en fait un récit initiatique qui voit son héroïne découvrir petit à petit ce qu’est cette « malédiction » : la puberté, le monde des adultes, l’amour, l’amitié, le sacrifice, la maternité ou la vieillesse. Mais il le fait avec une telle inventivité, en parsemant l’intrigue de clins d’œil aux mythes et légendes (comme ceux de Sisyphe ou Icare) et de références aux contes traditionnels des frères Grimm ou d’Andersen, et avec un tel talent, que l’on se prend rapidement au jeu sans vraiment voir arriver sa conclusion aussi brillante qu’inattendue. Et comme le tout est magnifiquement illustré par Almanza qui propose là un travail graphique particulièrement travaillé et abouti, aussi mélancolique qu’onirique, on ne peut que se laisser prendre au piège de ce très beau conte, plongée désenchantée dans l’imaginaire enfantin aux accents burtoniens !

(Conte en 3 parties – Métamorphose/Soleil)

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