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EMPIRE FALLS BUILDING (Deveney/Redolfi)

BD. A peine a-t-il reçu le premier prix du grand concours d’architecture de son université qu’Edgard Whitman est sollicité pour un projet. Et quel projet ! Mettre la dernière main à l’Empire Falls Building ! Impossible bien sûr de refuser. Mais dès qu’il arrive à New-York et fait ses premiers pas dans l’immeuble, le jeune Whitman sait que ce projet, d’une incroyable singularité, va être particulièrement compliqué à mener à bien…En premier lieu parce que l’Empire Falls Building semble, à première vue, tout à fait achevé ! Et il y a bien sûr la personnalité particulière de celui qui l’emploie, Kosmo Vassilian : hautain, sec, il ne se prive pas d’utiliser le pouvoir qu’il a pour être exigeant avec ceux qui l’entourent. Sans oublier Silma, sa femme, aussi troublante que fragile…

Format particulier, tout en hauteur (comme pour figurer un gratte-ciel…), calques reprenant les recherches de Whitman intercalés ici et là entre les pages du récit : avec Empire Falls Building la collection Noctambule fait une nouvelle fois la preuve de la singularité de ses projets. Car l’objet est à l’image du récit lui-même : original et mystérieux. En partant à la découverte de l’Empire Falls Building (pour saisir ce qu’il va proposer à Vassilian, il doit d’abord parfaitement connaître cet immeuble-monde, de son toit et son aéroquai à ses étages souterrains qui abritent nouveaux immigrants et vagabonds sans le sou en passant par son jardin d’hiver), Whitman va comprendre que celui-ci se confond en fait avec l’histoire de Kosmo et Selma Vassilian. Des personnalités complexes, difficiles à cerner, à la relation trouble. Qui prennent petit à petit possession de l’esprit de l’architecte tout comme ces bruits sourds étranges et la fuite qui provient du plafond perturbent ses nuits…

Un récit étonnant (le personnage principal est certainement l’immeuble), mystérieux jusqu’au bout, qui vaut surtout pour son ambiance paranoïaque teintée de fantastique parfaitement soulignée par le joli travail graphique de Tommy Redolfi.

(Récit complet, 112 pages – Noctambule/Soleil)

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