Depuis le temps que le nom de ce groupe de région parisienne tourne comme un secret d’initiés en initiés, il était temps de pouvoir tenir entre nos main un album digne de leur talent. Et c’est enfin chose faite avec ce « Lost and Found« .
En attendant Ana, c’est une pop qui n’a de pop que le nom. C’est avant tout cette trompette et ce chant merveilleux qui nous renvoie à Stereolab. C’est évidemment cette énergie fragile mais frénétique qui les rapproche inévitablement des anglaises d’Electrelane. Ce sont ces mélodies cristallines et délicates mêlées à cette envie d’envoyer du bois comme un groupe garage. Difficile de résister. Les plus vieux se souviendront de l’époque où The Pastels ouvrait la voie, mais même ceux là ne pourront nier que la fraicheur de ces jeunes parisiens mérite qu’on s’y arrête. Car ils n’imitent pas, ils ressentent. Cette énergie, cette fragilité, cette voix, et cette guitare qui pousse derrière… Du début à la fin, le groupe nous entraine dans son petit monde, fait de douceurs apaisantes (un peu) et de courses effrénées (surtout). Et même quand c’est lui qui répond (« Why is Your Body So hard To Carry?« ), sa voix grave apporte un contre point intéressant façon The Vaselines… on ne peut que s’incliner.
Pour ceux qui connaitrait leur premier essai (« Songs From The Cave« ), sachez qu’En Attendant Ana vient définitivement de sortir de sa cave. Plus de faux pas (bien qu’il n’y en avait peu auparavant), ici l’instabilité est parfaitement maîtrisée, et les perles lo-fi de ce « Lost and Found » risquent d’en marquer plus d’un pour quelques années.
Joli coup.
(Montagne sacrée / Buddy records).