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ERECTUS (JUSZEZAK, d’après Müller)

BD. Un laboratoire de Pretoria vient de recevoir une demande d’analyse du refuge du Parc Kruger et de son directeur Dany Abiker : un éléphanteau présente une étrange anomalie anatomique : infecté par un virus, il semble avoir subi une régression génétique et il a maintenant l’apparence d’un Gomphoterium, son ancêtre qui vécut plusieurs milliers d’années auparavant. Le docteur Crabbe prévient aussitôt Stephen Gordon, le directeur du département des maladies transmissibles à l’OMS pour éviter que le virus ne prolifère mais d’autres cas de sujets régressifs (une girafe devenue un giraffokeryx qui vivait il y a 30 millions d’années ou encore un volatile qui s’est transformé en ptérodactyle…) ne tardent pas à faire leur apparition. Les médias s’emparent immédiatement de l’affaire, d’autant qu’un homme, mordu par un animal infecté, serait devenu un homo erectus, l’ancêtre de l’homo sapiens qui vivait il y a deux millions d’années…

On pourrait croire qu’Erectus a été, comme d’autres œuvres récentes, directement influencé par la pandémie de Covid-19 et pourtant ce n’est pas le cas car ce roman a été publié par Xavier Müller en 2018 ! Malgré tout, ce récit présente beaucoup de points communs avec ce que l’on a connu lors de la crise sanitaire mondiale : le vent de panique qui suit les premières révélations, les médias qui dramatisent un peu les faits, la controverse au sujet des mesures à prendre pour éviter une prolifération et (ça, on ne l‘a pas vécu, heureusement…) le débat éthique sur la conduite à tenir concernant ces homo erectus (certains, soutenus par le pape, pensent qu’ils ne doivent pas être considérés comme des Hommes et sont dangereux tandis que d’autres croient qu’en tant que nos ancêtres, ils sont capables d’intelligence et doivent être protégés…). Une crise sanitaire que Juszezak met, en tout cas, en scène de façon efficace (même si le récit est parfois un peu bavard, ce qui a tendance à ralentir le rythme) dans cette adaptation très fidèle portée par un dessin certes un peu classique mais très lisible.

Une sorte de cousin éloigné de La Planète des singes étonnant et divertissant qui pose, en chemin, des questions intéressantes, parmi lesquelles celle-ci : l’Homme n’a-t-il pas parfois tendance à oublier ses origines, d’où il vient ?

(Récit complet, 104 pages – Philéas)

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