BD. France, dans un futur assez proche. Alors que les élections présidentielles approchent, une vague d’attentats terroristes secoue Paris. L’équipe d’Anastasia, qui enquête sur l’affaire, découvre rapidement des points communs entre les différents kamikazes : ils étaient tous implantophobes, avaient récemment fait un séjour en prison, à la nouvelle Santé, et étaient allés en Belgique. C’est là qu’on leur avait livré les explosifs, probablement des migrants…Pourtant, il y a des incohérences dans le dossier, comme le fait que les kamikazes ont réussi à passer la frontière (et donc le mur qui y a été construit après que la France soit sortie de l’Europe, ce qui a fait voler l’UE en éclat…) avec des explosifs malgré la surveillance ultra-renforcée (notamment des drones) qui y règne ou l’échec, dans les quatre cas, de la prison censée rééduquer ceux qu’elle accueille via leur implant…A moins que quelqu’un ait réussi à modifier les données de la Crypte, le cloud géant où sont stockées toutes les données que les implants placés dans le cerveau de chaque individu font remonter…
Société où la sécurité est devenue une obsession (l’implant dans le cerveau est obligatoire dès la naissance afin de surveiller les citoyens…), hommes politiques capables de tout pour défendre “la liberté et la démocratie” (comprenez plutôt pour être réélus…), union européenne qui a volé en éclats : le scénario de Mangin ne fait pas vraiment dans la demi-mesure, le futur sera dystopique au possible ! Un récit de near-future (qui manque tout de même un peu d’originalité…) qui a bien sûr pour but d’alerter sur les dérives sécuritaires et l’empiètement sur les libertés individuelles qu’elles entrainent forcément. Mais aussi de tirer à boulets rouges sur les politiques, capables du pire (notamment de manipuler l’opinion publique) pour mettre en place leur vision de la société et être réélus. Des thèmes qu’il n’est jamais inutile de traiter même si c’est ici un peu trop manichéen à notre goût. Erreur système se lit bien malgré tout et tient en haleine jusqu’au bout (la conclusion est plutôt surprenante), avec un travail graphique, froid et lisse, à l’ordinateur, en totale adéquation avec les thèmes abordés, même si ce n’est pas forcément le genre de dessin que l’on apprécie le plus.
(Récit complet, 96 pages – Casterman)