ALBUM. Il y a bien ce fameux sticker habituel qui annonce le pedigree, clinquant, des différents musiciens collé sur l’album. Mais ici, pour le coup, les noms de Discharge, Ministry ou Amebix font plutôt figure de fausses pistes. Car si les racines de False Fed restent punks, la somme des 4 musiciens et leur façon de collaborer (par allers et retours de fichiers informatiques pendant le Covid…) aboutissent ici à quelque chose d’assez inattendu. Que le chanteur, Jeff Janiak, et le bassiste JP Parsons, à l’origine du projet, qui les a d’ailleurs, selon leur propre aveu, aidé à “survivre” à la période de confinement, n’avait peut-être pas prévu eux-mêmes. Un post-punk sombre qui n’oublie pas d’être parfois agressif et qui tire vers le gothique. La voix de Janiak, qui oscille entre rage, désenchantement (difficile dans ces moments de ne pas penser à Ian Curtis, comme sur Superficial) et mélodie, a un charisme indéniable, la guitare de Miller se montre inspirée, aussi à l’aise dans l’agressivité que dans la mélancolie, la section rythmique est des plus solide et les synthés, souvent des nappes mélancoliques, sont parfaits. Et côté paroles, la pochette et le titre de l’album sont assez explicites : engagés, ils brocardent consumérisme (Superficial), manipulation et mensonges des médias à la solde des dominants et appellent à la résistance et à la révolte (We Will Rise). Bref, un mélange très réussi qui accouche de 7 morceaux variés captant l’attention de l’auditeur sans difficulté. On ne va pas faire du track by track car la qualité est vraiment très homogène mais citons simplement nos 2 titres préférés : le désenchanté Echoes of Compromise et son refrain qui prend aux tripes et le dansant Dreadful Necessities dont le refrain mélancolique et mélodique vient offrir un contraste saisissant au riff de guitare menaçant des couplets. Sombre, désenchanté et inspiré : ce nouveau projet est une réussite !
(Neurot Recordings)