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FETE DES MORTS (Cinna/Piatzszek)

Serge a été muté au Cambodge pour bosser en lien avec la brigade des étrangers qui traque les pédophiles. Au bout du rouleau (“il a tout foiré en France”), ruisselant de transpiration dans la moiteur de Phnom Penh et témoin des agissements ignobles de ses compatriotes venus “consommer” des enfants loin de chez eux, le flic n’est pas loin de péter les plombs et de tout envoyer balader. C’est sans compter Nara, jeune prostituée d’un bordel de la côte dont il va croiser le regard envoûtant…
Le polar, c’est son truc à Piatzszek ! C’est vraiment le genre dans lequel notre homme se sent le plus à l’aise et qui permet en même temps à son talent de conteur d’histoires de parfaitement s’exprimer. Du coup, depuis le très bon “Cavales” (dessiné par Douay), son premier livre sorti chez Soleil en 2008, on ne manque pratiquement aucun de ses nouveaux récits. Et visiblement, chez Futuropolis, on a fait la même chose puisque l’éditeur lui a même proposé de sortir ce “Fête des morts”.
Une histoire aussi glaçante que désenchantée qui oblige le lecteur à plonger, à la suite de Serge et de sa vendetta folle (pour trouver la rédemption ?), dans le monde sordide et répugnant des trafics d’enfants en Asie (avec notamment des bordels de luxe pour touristes européens où l’on met aux enchères la virginité d’une gamine de 8 ans…) tout en brossant un portrait juste d’un pays, le Cambodge, dévasté par la folie Khmer, en proie désormais à une corruption quasi-institutionnelle : si l’on dispose de beaucoup d’argent, on peut acheter de superbes terrains en bord de mer pour bâtir une maison ou même acheter des orphelins à adopter…
Un récit coup de poing, qui remue les tripes et met même, par moments, vraiment mal à l’aise (ce sont quand même surtout les européens et parmi eux des français qui alimentent ces réseaux de pédophilie) parfaitement mis en images par le dessin épuré (à l’image de Serge, peu doué pour les relations avec les autres) de Cinna qui va à l‘essentiel -un trait fin, coloré ici ou là de feutre noir- tout en apportant beaucoup de crédibilité au récit grâce à l’acuité de son rendu de l’Asie.
Ces deux là, Cinna et Piatzszek, se sont si bien trouvés sur “Fête des morts” qu’il y a fort à parier qu’on les retrouve sur une prochaine collaboration chez Futuropolis. On l’espère très fort en tout cas.

(BD – futuropolis)

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