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FEUILLES VOLANTES (Clérisse)

BD. 1990. Max rêve de devenir dessinateur : il a hâte d’être en vacances pour pouvoir mettre en images les histoires qu’il a en tête, notamment cette fresque médiévale mais à 12 ans il y a bien sûr des aspects techniques (découpage, encrage…) qu’il ne maitrise pas assez, ce qui le frustre…Raoul est moine copiste au Moyen-âge. Tous les jours il travaille à des enluminures figurant la parole de Dieu dans sa cellule mais regrette de ne pas avoir vécu à une autre époque pour raconter ses propres histoires…2070. Suzie a repris le personnage que son père a créé et avec lequel il a connu un succès incroyable. Mais la lassitude et le manque d’inspiration guettent. Car en fait ce que veut désormais l’autrice, c’est raconter ses histoires à elle !

Après avoir collaboré avec Smolderen (qui avait d’ailleurs été son professeur…) sur 3 (très bons) livres, Souvenirs de l’empire de l’Atome, L’Eté Diabolik et Une Année sans Cthulhu, Alexandre Clérisse a décidé, de nouveau (ça avait été le cas à ses débuts, avec l’excellent Trompe la mort, notamment) de travailler en solo. Et après Alfred, Quentin et Pedro sont sur un plateau, il sort cette fois Feuilles volantes, un puzzle narratif, visuellement superbe, plein de surprises. Car l’histoire de ces 3 personnages, malgré le temps et l’espace qui les séparent, va bientôt ne faire plus qu’une grâce à un tour de passe-passe scénaristique très bien vu de l’auteur. Chacun, magie de la fiction, va en effet être le protagoniste des récits des autres avant qu’ils ne soient réunis dans leur quête de création.

Un scénario très original superbement mis en images par Clérisse au pinceau et à l’aquarelle avec un soupçon de crayons de couleurs sur les deux premiers tiers de l’album puis à la palette graphique quand on repart en 2070 à la fin. Qui peut également compter sur un découpage très inventif et une composition des planches d’une grande maîtrise. Un magnifique hommage à la bande dessinée et à ceux qui la servent, petits et grands, auteurs amateurs ou professionnels qui propose, en filigrane, une belle réflexion sur l’inspiration, le pouvoir de l’imaginaire ou le mystère des vocations. Gros coup de cœur !

(Récit complet, 144 pages – Dargaud)

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