ALBUM. Le premier album de Fews, sorti de nulle part, nous avait pris par surprise. Et on se demandait vraiment si le binôme Lomelino/Rundquist (rejoints par Clifton à la basse et Andersson à la batterie) avait les épaules suffisamment solides pour confirmer ce premier effort plus que prometteur. Eh bien la réponse est oui. Car Fews livre là un Into red très inspiré, qui conserve bien sûr les bases post-punk souvent survitaminées du groupe tout en poussant les morceaux plus loin. Les guitares sont plus variées (elles peuvent être shoegaze, en arpèges, dissonantes ou mélodiques), leurs influences, peut-être encore un peu évidentes (notamment celle d’Interpol, que l’on retrouve tout de même ici ou là, notamment sur le shoegaze et mélancolique Suppose) sur le premier album, sont désormais bien mieux digérées et le chant distant et désenchanté fait souvent mouche. Bref, du très bon Quiet (typiquement Fews, bien noisy tout en étant mélodique), au tube More Than Ever (le refrain est juste imparable) en passant par les enlevés Over et Anything Else (des classiques post-punk), Fews livre ici une partition sans fausse note (le seul tout petit bémol, si l’on veut vraiment en trouver un, est peut-être le dansant Business Man, qui a vocation à proposer quelque chose d’un peu différent arrivés à mi-album mais rate un peu sa cible). Mais avec pas mal de réverb…Et le groupe a le bon goût de finir en fanfare avec un dernier morceau instrumental sombre très inspiré. Une confirmation solide donc qui voit la musique du groupe gagner en personnalité.
(Pias)