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FIDJI (Cano/Goux)

BD. Adolescents, Sam et Vincent s’étaient promis, sur leur plage préférée de Biarritz, d’aller vivre aux Fidji. Et puis il y a eu Lucie, le déménagement à Paris et le boulot dans la boîte de son père. Bref, leurs chemins se sont séparés et les rêves de jeunesse se sont envolés. Mais Vincent ne le vit pas forcément bien : il se pose en effet beaucoup de questions sur sa nouvelle vie. Bien sûr, il aime Lucie mais il n’est pas sûr d’avoir vraiment envie de vivre à Paris et de faire ce boulot de commercial avec son père. Bref, ce n’est pas pour rien qu’il prend des anti-dépresseurs. C’est pile le moment où Sam décide de revenir dans sa vie pour quelques jours. Le temps de descendre sur Biarritz, ensemble, comme au bon vieux temps. Au programme : petites routes de traverse, drague et bière à gogo…Vincent sait que le plan de Sam est une très mauvaise idée mais il va bien sûr accepter ce road trip, trop tentant, à travers la France. Qui devient une métaphore de ses difficultés à oublier l’insouciance de sa jeunesse et à entrer dans l’âge adulte tout en assumant les responsabilités qui vont avec : boulot, appart et petite amie. Même s’il sait qu’en faisant cela il met en péril sa relation avec Lucie qu veut pourtant tant l’aider et avec qui il vient de faire une offre pour acheter un appartement…

Une parenthèse de quelques jours que Cano et Goux racontent avec panache. Bien sûr, on retrouve ici les passages obligés de ce genre de récit : les souvenirs de jeunesse qui remontent, la complicité entre les deux potes qui réapparait comme à la grande époque (notamment quand il s’agit de faire des conneries…) mais aussi les tensions qui resurgissent (Vincent avait décidé de ne pas suivre Sam aux Fidji pour rester avec Lucie…) que Goux met d’ailleurs en scène avec dynamisme et justesse. Mais Fidji a davantage à proposer, grâce à son scénario habile et manipulateur qui surprend au moment où on s’y attend le moins. Et livre avant tout un portrait touchant, criant de vérité, de Vincent, jeune homme qui part complètement à la dérive l’espace de quelques jours ! Du beau boulot !

(Récit complet, 160 pages – Delcourt)

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