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FIN DE LA PARENTHESE (Sfar)

sfarSeabearstein a décidé de quitter son exil. Pour la bonne cause ! On lui a en effet proposé d’apporter son aide pour réveiller Dali. Cryogénisé avant de mourir, le peintre surréaliste va en effet être sorti de son sommeil. Mais pour être sûr que cela fonctionne, le centre Dalinien (et sa directrice, Farida Khelfa), où le maître dort, a besoin que Seabearstein invoque son esprit. Pour cela, il sera enfermé pendant 4 jours et 4 nuits avec 4 mannequins qui se baladeront nues dans une maison-musée dédiée à Dali sans possibilité de communiquer avec l’extérieur (tout ce petit monde a pour consigne de laisser portables et i-pads à la maison !). Entourés d’œuvres et de livres de et sur Dali, Seabearstein espère que le maître prendra petit à petit possession de ces 4 corps. Et lui sera là, avec son papier et son crayon, pour rendre compte de tout cela…

Fin de la parenthèse reprend en fait là où Tu n’as rien à craindre de moi s’arrêtait et l’on retrouve donc Seabearstein, son héros-artiste et alter ego fictionnel de Sfar ! Car l’expérience qu’il narre ici (ce huis clos avec 4 modèles), même si l’auteur a bien sûr brodé autour, a bel et bien été vécu par Sfar. Répondant à une proposition de l’espace Dali (où les originaux de l’album sont d’ailleurs exposés jusque fin mars 2017), il s’agissait pour lui, avant tout, de rendre hommage à celui qui a été une inspiration au sortir de l’adolescence. Et d’affirmer avec force l’importance de l’Art, qui seul peut faire barrage au retour de l’obscurantisme religieux que l’on connaît actuellement. Tout en s’essayant à une nouvelle expérience philosophico-artistique. Car pour aider l’esprit de Dali à envahir les lieux et à gagner ses 4 modèles, Sfar, pardon Seabearstein, a recours à quelques champignons mexicains…

Cela donne, vous en vous doutez, un récit inclassable mêlant délires “psychotropiques” (les 4 modèles s’amusent à reproduire les peintures de Dali en les mimant ou en les jouant !), réflexions philosophiques sur l’Art, la religion, la vie en général, jeu de séduction entre le peintre et les modèles et reproductions de tableaux de Dali par Sfar. Pas toujours facile à suivre mais original, comment souvent avec le niçois.

 

(Récit complet- Rue de Sèvres)