BD. Bienvenus à Singularity ! Un monde où les résidents sont des humanoïdes dont le corps ne vieillit pas. Mieux, ils peuvent même en faire évoluer l’apparence à volonté en en changeant certaines parties. Mais ce monde est gouverné d’une main de fer par le Sénat qui peut décider à tout moment d’effacer à tout jamais les données de chaque résident conservées dans le Datacenter, la mémoire digitale de Singularity. Une menace qui pourrait devenir réalité quand certains résidents se font clandestinement faire des greffes de chair pour ressentir le plaisir des sens et échapper à leur vie aseptisée…
Waouh, quelle claque graphique ! Pour sa première incursion dans la bande dessinée (il est illustrateur de formation et est publié dans le New York Times ou Libération), Yann Legendre réalise là un coup de maître. Visuellement époustouflant. Un noir et blanc (avec juste ici ou là quelques tâches couleur peau…) assisté par ordinateur très stylisé complètement en adéquation avec ce monde synthétique où intelligence artificielle, formes parfaites et holoclones règnent. Un travail graphique qui porte littéralement ce scénario d’anticipation qui traite d’intelligence artificielle, de contrôle des données et…de chair. Mais oui de chair et des plaisirs qui lui sont liés…Car si ces humanoïdes semblent pouvoir vivre éternellement, à l’abri du vieillissement et des maladies, ce qu’ils désirent en fait le plus au monde, c’est sentir qu’ils sont vivants et pouvoir lâcher prise. Même si pour cela ils doivent se mettre en danger…Un très beau récit, formellement très singulier.
(Récit complet, 136 pages – Casterman)