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Thank & Fleuves Noirs : Danse macabre au Rigoletto

FLEUVES NOIRS + THANK + DRIVE WITH A DEAD GIRL + PANICO PANICO
Paris, Rigoletto, Samedi 9 novembre 2019.

Que de souvenirs dans cette pizzeria de la porte des Lilas. Aux débuts des années 2010, il n’y avait pas une semaine sans qu’un groupe noise ou post-punk, américains, anglais ou autres, ne jouent dans ce sous-sol trop petit. Bref, cela faisait des années que je n’avais pas remis les pieds dans cette cave que je connais si bien. Et ce fut assez agréable de retrouver les ami(e)s d’antan sous la pluie de ce samedi soir.
Bref, le temps de dire bonjour aux Fleuves Noirs, de claquer la bise aux membres d’En Veux-Tu En V’là, et voilà que je loupe une bonne partie du set de Panico Panico. Le quatuor, composé d’anciens Mia Vita Violenta, balance un indie-rock assez noise et bien énergique, passant de l’anglais à l’espagnol. Ça me semble un peu tarabiscoté pour pas grand chose, mais il y a de l’idée et de l’honnêteté. Pas le temps de me faire un véritable avis vu le peu de morceaux que je vois, mais j’imagine qu’il y aura d’autres occasions.

A peine le temps de causer avec Sasha Andres (Heliogabale / A Shape), de passage à Paris, qu’on nous appelle pour le concert de Thank. Et quel concert ! Les anglais de Leeds, avec leur mélange de disco-punk abrasif, de bruits harsh noise, et d’énergie démoniaque vont tout retourner. Leur musique est éprouvante et d’une intensité incroyable. A gauche de la scène le bassiste envoie des groove qui te résonnent dans le corps, tandis que devant guitare et synthés sont là pour te vriller le cerveau, avec du bruit et des claques bien senties. Derrière la batterie envoie comme il faut. C’est la guerre, mais elle est étrangement libératrice. La voix qui nous hurle aux oreilles se cache au milieu du public. Derrière ses petites lunettes ronde, le chanteur, pas bien grand, disparait dans le public qui ne tarde pas à sauter dans tous les sens. Impassible le petit diable qui tient le micro continue de s’époumoner rendant la musique de Thank particulièrement intensive. Seul moment de répit, la coupure de courant, malheureusement habituelle au Rigoletto, qui tombe en pleine explosion de décibels sur le furieux “Bunching Bag“. Dommage, mais l’ambiance reste au plus haut, et le groupe n’en prend guère ombrage, reprenant son morceaux au moment même où il l’a laissé. Et nous voilà reparti pour cette fête sauvage, à se faire crier dessus par ce petit démon. Les autres se chargeant de nous faire danser à coups de bombes originales et bruyantes. Tout simplement irrésistible. Merci les gars, ce fut court mais énorme. Courez les voir s’ils passent par chez vous. Thank U !

Difficile de passer après cette tornade, mais il en faudra plus pour déstabiliser les lillois de Fleuves Noirs. Avec un super album sous le bras, les quatre gars vont faire monter un peu plus la température de la salle pour leur grande messe noire. Le public est à bloc, et le géniallissime morceau “Jean Roulin” ne mettra pas longtemps à remettre tout le monde dans l’ambiance. La cave est noire, les derniers filets de lumière disparaissent et la transe chamanique des nordistes nous enfonce dans un cauchemar totalement jouissif. Malheureusement, le groupe rencontre à son tour quelques soucis techniques, avec un câble de micro qui fait des siennes, puis l’ampli guitare qui décide de périr en milieu de set. Décidément, la malédiction continue. Le temps de choper un autre ampli, et le groupe repart, un peu déstabilisé par le nouveau son (comme le public). Nouvel pause le temps de régler le nouvel ampli, et les effets, et Fleuves Noirs peut enfin reprendre son propos. La qualité de leur morceau, avec leurs influences indus non négligeables, suffisent à nous remettre dans le bain. On n’en doutait guère. Malgré toutes ces péripéties, le groupe vient de nous confirmer tout le bien qu’on pensait d’eux sur disque. Bravo les copains.

Pour finir cette soirée bien remplie, et encore fois, superbement gérée par les marathoniens d’En Veux-Tu En V’là, ce sont d’autres lillois qui viennent fêter la sortie de leur nouvel album. Drive With A Dead Girl nous présente donc “Scorpion”, leur dernier opus. Mais après la décharge d’adrénaline de Thank et Fleuves Noirs, tout le monde se retrouve à discuter sous la pluie, et je loupe bêtement la quasi totalité de leur concert. Je dois tout de même avouer avoir passé une tête, mais leur virage particulièrement pop et dépouillé, le manque de justesse et les lumières de la salle allumées ont eu raison de moi. Désolé…

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