ALBUM. « Battre le fer tant qu’il est encore chaud » : un adage que les irlandais de Fontaines D.C. ont, semble-t-il, fait leur ! Car après le succès et le buzz créé par leur premier album et leurs prestations live, les dublinois remettent déjà le couvert, un an à peine après Dogrel, avec la sortie d’un second album, A Hero’s Death. 11 morceaux qui risquent cependant de surprendre les fans du groupe qui a ici préféré mettre en avant une facette différente de son univers musical, qui passait jusque là au second plan, plutôt que d’utiliser les mêmes recettes que pour Dogrel, histoire de ne pas être catalogué « groupe appartenant à la nouvelle vague post-punk » aux côtés de Shame, Idles ou Life. « I don’t belong to anyone » (Je n’appartiens à personne), chante d’ailleurs Grian Chatten sur le morceau d’ouverture, certainement pour montrer que le groupe n’a pas l’intention de se laisser dicter ce qu’il a à faire. Un pari risqué car évidemment il aurait été plus facile et confortable de jouer la carte de la continuité et de livrer un second opus dans la même veine post-punk. Sur A Hero’s Death, au contraire, le groupe ralentit le rythme la plupart du temps, privilégiant souvent le mid-tempo et la ballade (Oh Such a Spring, par exemple). Mais s’en sort très bien. Car là aussi les dublinois ont du savoir-faire en la matière, c’est indéniable. Il suffit d’ailleurs d’écouter I Don’t Belong, dont on a déjà parlé, ou le tube de l’album, You Said, ballade tristounette portée par le chant de Chatten (qui se fait ici plus intimiste) et un riff de guitare marquant, pour s’en rendre compte. A Hero’s Death peut tout de même aussi compter sur 2-3 morceaux plus enlevés, à plus haute teneur en énergie, plus représentatifs du Fontaines D.C. que l’on connaissait jusque là. L’excellent Televised Mind, qui s’appuie sur une ligne de basse inspirée et des guitares très complices ; le sombre A Lucid Dream et son break bien vu ou A Hero’s Death, bon sans être mémorable. Des morceaux qui apportent un certain équilibre à ce nouvel album qui penche, malgré tout, on l’a dit, vers la ballade, souvent sombre et mélancolique. Le pari était risqué pour Fontaines D.C. mais s’avère, au final, payant. Un album qui démontre en tout cas que le groupe irlandais ne manque pas de caractère. Il n’entend visiblement pas se laisser enfermer dans un genre précis mais compte bien, au contraire, ne suivre que ses envies !
(Partisan records)