BD. Ji-Soo est devenu archéologue de l’espace car elle rêvait de découvrir les origines de l’univers mais quand Energy Solution rachète Discovery, la boite pour laquelle elle travaille, elle sait que ce sont des intérêts économiques qu’elle va désormais servir…Alex est un “spatial” : il est né dans l’espace et travaille comme ouvrier sur le Rock breaker, une plateforme spatiale. Un jour, il découvre par hasard que Human Pharma profite du flou juridique qui entoure le business dans l’espace pour y mener des expériences sur des animaux. Quant à Camina, elle travaille pour une armée privée qui mène des missions pour protéger les intérêts de grandes compagnies. Un jour, au cours d’une opération, elle perd un bras et se rend compte qu’elle n’a rien fait de bien dans sa vie. Tous trois vont être amenés à se rencontrer dans des circonstances étonnantes et à devenir amis…
Après le très bon PTSD, Singelin se frotte cette fois à un nouveau registre, la science-fiction, avec Frontier. E l’on retrouve bien sûr ici sa signature graphique particulière, clairement influencée par le manga avec ces personnages aux proportions singulières (ils ont notamment de tout petits pieds…) et au visage rond, un brin naïf, sans nez. Un style personnel qui ne plaira probablement pas à tout le monde. Mais il serait dommage de ne pas aller au-delà de ses aprioris visuels car cette histoire en vaut la peine. On retrouve en effet dans Frontier tout ce qui avait fait la réussite de PTSD, notamment la grande humanité des personnages, complexes, faillibles et donc vrais, qui cherchent leur voie dans cet univers complexe où les Corpos et les intérêts économiques écrasent les individus et polluent l’espace sans vergogne…Un monde dur et égoïste (toute ressemblance avec notre présent n’est bien sûr pas fortuite…) où une vie différente, basée sur d’autres valeurs (entre-aide, fraternité, respect des êtres vivants…) est malgré tout possible. C’est ce que Ji-Soo, Alex et Camina vont découvrir, après pas mal de péripéties (et la visite de quelques planètes…) dans ce joli récit aux personnages attachants et à la narration menée de main de maitre par Singelin.
(Récit complet, 202 pages – Label 619/Rue de Sèvres)