Paris, Petit Bain, 7 juillet 2015
Mardi dernier, la péniche Petit Bain fêtait ses 4 ans, et avait invité pour l’occasion les parisiens de Frustration, Les Tigres du Futur, et les ricains d’Obnox. Autant dire que tout était réuni pour passer un excellent anniversaire. L’équipe du lieu avait bien fait les choses : stand de barbapapa, Dj rock et bières en terrasse. Manque de bol, après une semaine de canicule, la pluie s’est invitée au rendez-vous forçant tout le monde à se replier dans le bar couvert. Adieu terrasse, barbapapa et Dj set !
Après tout, on est tous venus voir des concerts, donc on part s’enfermer dans le sous-sol de la péniche à l’abri de la pluie. Ça tombe bien, les Tigres du Futur sont déjà sur scène. Derrière eux, les images tirées de films érotiques des années 70 ou 80 défilent. Je ne suis pas franchement convaincu par cette imagerie un peu ringarde, mais bon, je crois que ça plaît. Devant, les guitaristes enchainent les riffs plus ou moins gras. Car derrière les graphismes, il existe bien un groupe qui envoie un mélange improbable de stoner et de surf music. Le résultat est assez inégal, et le son un peu trop noyé pour moi, mais ça fonctionne. Étrangement la version instrumentale ne me semble pas évidente pour eux. Les mélodies manquent un peu de charisme pour se passer d’un chanteur, mais bon, peu importe, le groupe est parfait pour ouvrir la soirée… et éviter la pluie. C’est bien le principal.
Le temps de boire un coup, et c’est déjà les américains d’Obnox qui ont pris la place sur scène. Les gars assurent plutôt bien. Une batterie devant, un laptop au fond, et un chanteur qui prend parfois la guitare au centre. Le trio alterne entre rap étrange et énergique, et brûlots punk binaires. Le batteur semble d’ailleurs bien plus prendre son pied sur les morceaux punk. Il faut avouer que les gars envoient. Mais Obnox assure aussi en lâchant la guitare. Même démarche un peu déglingue quels que soient les morceaux, comme l’impression d’être à fond sur l’autoroute, dans une voiture où tous les boulons seraient dévissés. Difficile d’y résister !
Pour le dernier concert live de la soirée, la salle se remplit d’un cran. Frustration joue à guichet fermé ce soir. Et dès le début on sent que le groupe va envoyer sévère. Comme dans les bons jours, les morceaux sont tendus à bloc, en version punk. Les nombreux tubes (Assassination, No trouble, Uncivilized, etc.) y passent. Le public ne demande pas son reste et comme à chaque fois lors de leur passage à Paris, la plus grande partie de la salle se met à danser, sauter en l’air, pogoter, ou slammer selon son humeur. La température monte de plusieurs degrés. Pat, le dernier venu de la bande, en plus d’ajouter quelques chœurs efficaces, se permet même une partie de basse porté par la foule. L’ambiance est survoltée mais bon enfant. Si le groupe jouera évidemment des titres plus dansants comme “Too Many Questions”, on sent bien qu’ils n’ont plus la même place qu’avant. Ce soir, le groupe est clairement plus punk. Et cela semble ravir le public. Le rappel n’en sera d’ailleurs qu’une confirmation. Le groupe ne jouera pas la facilité puisqu’il présentera trois nouveaux morceaux qui m’ont semblé presque plus punk que post-punk, avec leurs refrains efficaces et leur énergie bien brute. Une affaire de détails certes, mais qui laisse espérer un avenir radieux. Évidemment, le groupe finira avec “faster”, histoire de remercier les fans avec un bon vieux morceau, toujours aussi bon. En somme, un excellent concert, parfait pour fêter les 4 ans de la salle.
Photos : Jean Yves Lamenace
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mg
Frustration remettra le couvert samedi 31 octobre pour la nuit Sale et Sauvage#4 à Mains d’oeuvres (93, St Ouen)