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FUCKFEST3 (part 2)

ULTRACOÏT + LA RACE + AEROFLOT + HEADWAR + SHUB + MARVIN 
24.04.2011, St Ouen (Mains d’œuvre)

Dimanche 17h30. Deuxième jour. Tout le monde arrive doucement, avec des petits yeux et la tête lourde. On retrouve Roms et Mme Ruth (Ultracoït) devant la salle. Puis les Pord arrivent, puis mon frangin, puis Le Môme… Les bandes se reforment, prêt à s’enquiller le seconde round.
Et ça commence d’entrée avec Ultracoït, le groupe d’heavy-noise au concept douteux. Entrée théatrale à travers la salle, les quatre musiciens, en slip, cagoulés, tenus en laisse par la dominatrice Mme Ruth… Le ton est donné. Dès le premier morceau, on sait que le son sera bon. Déflagration sonore, rythmique lourde, mur de guitares, accords dissonants. Le groupe issu d’une blague prend de l’envergure et offre sans aucun doute son meilleur concert (le premier repris à ma connaissance). Qu’on adhère ou pas au concept SM potache et aux textes souvent limites, on ne peut nier que le groupe a donné un excellent concert. Parfait pour remettre sur pied ceux qui sont arrivés à l’heure.

Puis c’est au tour de La Race d’enchaîner à même le sol. Formé avec deux membres de Headwar et un ex-Death To Pigs, La Race est un trio guitare-batterie-chant. Plutôt bruitiste. Guitare ultra-distordue, batterie minimaliste, chant saturé. J’ai envie de croire dans ce groupe, mais au bout de quelques morceaux je sors du truc. Ça ne tient pas à grand chose. Il y a quelque chose que j’aime bien dans ses rythmes presque tribaux, ses ambiances malsaines et le T-Shirt fluo du guitariste, mais l’étincelle ne vient pas vraiment. La Grande Triple Alliance Internationale de l’Est nous pond à nouveau un projet original, mais je ne succomberais pas cette fois-ci.

Pour la première fois sur un festival, le planning est plus que respecté, puisque nous sommes en avance. Il faut dire que sur les deux jours, les groupes ont enchaîné à un rythme incroyable, laissant peu de place aux entractes rafraîchissants.
Du coup, Aeroflot prend un peu plus de temps avant de commencer. Nous sommes nombreux à vouloir voir ce que donne ce groupe bordelais sur scène. Il faut dire que leurs disques ont plus d’une qualité et que le groupe joue rarement dans le coin. Malheureusement, il ne faudra pas longtemps au groupe pour décevoir. Les compos sont toujours bonnes, mais le groupe pose trop. Le guitariste chanteur et l’un des claviers en deviennent insupportables. Surtout pour ce genre de festival, le groupe manque clairement de naturel. J’ai beau me concentrer sur l’autre clavier, à gauche de la scène, bien moins poseur, j’ai vraiment du mal à rester devant. Musicallement, certains passages me font toujours de l’effet, avec ces claviers sixties et ces embardées post-punk, mais d’autres parties me perdent. Dommage, ce sera l’une des grosses déceptions du festival pour plusieurs d’entre nous (d’où une ambiance en demi-teinte pendant leur concert).Du coup je sors me rafraîchir et profiter des discussions backstage. Ce ne sera certainement pas le cas pendant le concert de Headwar que je vois pour la première fois ce soir. Le groupe qui joue lui aussi à même le sol va retourner la soirée. Impossible de résister à cette guerre sonore et rythmique, aussi bordélique que contagieuse. Du punk-noise sous influence techno, reprenant autant des codes des groupes punk du début des 80’s que de Lighning Bolt ou Action Beat. Le groupe offre sans compter. Le public réagit du tac au tac. Les premières bières volent. Leur set a beau être une ode au foutraque et à la furie, les assault rythmiques sont irrésistibles. C’est un vrai bonheur complètement libérateur. Exactement ce qu’il fallait à ce moment de la soirée. Le groupe semble heureux, le public aussi. Nous venons d’avoir le moment fort du festival. C’est une certitude.

shub
Shub

Reste maintenant à se recentrer sur le concert de Shub. Ce ne sera pas trop dur. Tout simplement parce que j’aime bien Shub. Et même si les gars ne nous proposent pas leur meilleur concert, leurs tubes suffisent à faire le boulot. Et le public n’en demande pas plus. Séance de stage diving pour un grand nombre. Le pauvre Loïc (Abject Object / X-Or) se retrouve sur la tête de ses camarades sans n’avoir rien demandé. Un autre perd ses lunettes… Grosse ambiance. Pourtant sur scène, le trio montre des signes de fatigue, et prend son temps entre les morceaux. On a vu plus fougueux. Sans doute le contre-coup de la veille. Peu importe, le public est heureux, et je le suis aussi. D’autant plus que le groupe finira avec une reprise de l’excellent 12XU des Wire, avec Bilou en guest star. Parfait.

Comme il y a deux ans, ce sera donc Marvin qui clôturera le week-end. Depuis leur dernier passage au Fuck Fest, le trio n’a pas arrêté : tournée de la Colonie de Vacances, première partie des Young Gods, etc. Du coup, alors que je pensais que le groupe ferait le plein, on se retrouve avec moins de monde que la veille (les fans les auraient-ils trop vus ?). Peu importe, la salle est quand même bien remplie et totalement acquise. Et il y a de quoi, car le groupe maîtrise son sujet à la perfection. Et, alors que je commençais à moins apprécier leurs récents concerts (moins sauvage), le trio va me rassurer et balancer un set revenant à une énergie foncièrement rock. Discose restera encore une fois l’un des énormes hits du concert, indétrônable. Et pour finir en beauté cette troisième édition, le groupe offrira à nouveau deux reprises de choix. La première remet au goût du jour le “Goofy’s Concern” des Butthole Surfers avec Greg Reju à la guitare et Bilou Nextclues au chant, tandis que la seconde, déjà jouée il y a deux ans, l’inévitable “This Ain’t No Picnic” des Minutemen, est magnifiquement interprétée. Final réussit donc pour cette troisième édition dont nous attendons déjà la suivante avec impatience.

photos : [CG]

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