BD. Le père d’Ysabelle n’est plus que l’ombre de lui-même. Le roi Arthur, héros qui sauva le royaume de Pendragon des démons sortis d’un portail maléfique qui s’était ouvert dans le ciel, est devenu, depuis la mort de sa femme, un ivrogne pathétique qui n’est plus capable de rien. Alors, quand il invite le baron de Cumbre au château pour annoncer son mariage avec sa fille, celle-ci décide de rassembler quelques affaires et de fuguer. Elle ne part pas seule : l’épée magique avec laquelle Arthur avait terrassé les démons lui propose de l’accompagner, se sentant désormais inutile auprès du roi…
Quand Geoffroy Monde décide de revisiter la légende du roi Arthur, on sait que cela va aboutir à un récit décalé. Roi devenu alcoolique, Merlin pas vraiment fidèle à nos souvenirs (il est bien porté sur la chose…), épée qui parle mais aussi princesse rebelle et royaume où les femmes sont totalement discriminées : la version de l’auteur de Poussière ou de l’excellent De rien décoiffe ! Résolument singulière, elle est inventive et drôle. Et se montre divertissante mais aussi très critique envers les hommes qui ne semblent avoir qu’une idée en tête : utiliser le pouvoir qu’ils ont pour exploiter et profiter des femmes…
Un scénario très inspiré que Monde a confié à Mathieu Burniat dont le travail graphique se montre tout aussi personnel. Dynamique et expressif, il donne parfaitement vie à l’univers inventé par son comparse. Un one shot vraiment réussi qui bouscule les codes du genre.
(Récit complet, 244 pages – Dargaud)
