BD. 1965. Ca y est, le Congrès a promulgué le Voting Rights Act. Mais dans les faits, l’accès au vote pour les afro-américains reste difficile dans les états du sud. Le Ku Klux Klan défile dans les rues pour effrayer ceux qui auraient envie de s’inscrire et à proximité des bureaux d’inscription sur les listes électorales, les suprématistes blancs, gourdins et autres armes à la main, sont toujours aussi véhéments. Le SNCC, Student Non-violent Coordination Committee, continue donc d’organiser des marches et des sit-ins pour que la loi soit effectivement respectée et soutenir la population noire…
Après avoir raconté le (long et difficile) combat pour aboutir au vote de cette loi interdisant les discriminations raciales dans l’exercice du droit de vote en 1965 dans Wake Up America, John Lewis et Andrew Aydin ont décidé de raconter la suite des événements dans Get Up America, un récit plus court qui comportera cette fois 2 tomes. Un diptyque que Lewis, dont on suit en fait la trajectoire puisqu’il a été le président du SNCC avant de devenir, plus tard, membre du Congrès américain, a eu le temps de valider avant de mourir en juillet 2020…Si Fury a rejoint l’équipe au dessin, ce second cycle est en tous points similaire au précédent : au niveau graphique, la jeune femme s’est adaptée au style et aux codes choisis par Powell, en proposant un trait direct qui se veut avant tout lisible rehaussé de lavis de noirs et de gris et du côté de la narration, on suit toujours , en parallèle, le combat de la SNCC et des autres organisations (comme celle de Martin Luther King, la Southern Christian Leadership Conference, l’Urban League ou la célèbre NAACP) qui composaient les forces vives du mouvement des droits civiques et les choix et difficultés auxquels Lewis fut personnellement confronté. Dans ce tome 1, une prise de position, courageuse mais risquée, contre la conscription et la guerre du Vietnam et sa mise en minorité au sein du SNCC (c’est Carmichael qui fut choisi comme président à sa place en 1966…), par exemple. Une suite un peu moins captivante d’un point de vue narratif mais toujours aussi nécessaire d’un point de vue historique !
(Récit en 2 tomes, 162 pages pour cette première partie – Rue de Sèvres)