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GUS 4. Happy Clem (Blain)

8 ans que l’on n’avait pas eu de nouvelles de Gus et sa bande ! Et il s’en est visiblement passé des choses pendant tout ce temps car, surprise !, on retrouve notre héros dans un sale état mental au début de ce tome 4 : suffocant de panique à l’idée de monter au braquage, se sentant incapable de tirer, Gus a perdu la main et n’est plus que l’ombre de lui-même. Tout le contraire de Clem qui a raccroché, plein aux as, et qui est même devenu, après quelques attaques pleines de classe, un héros de fiction : Handsome outlaw, Beau bandit !

C’est peu dire qu’il y avait comme un vide dans le paysage de la bd avec l’absence prolongée de Gus. Certes,  entre temps, Blain n’a pas chômé et s’est notamment fendu d’un Quai d’Orsay excellent, qui nous avait pris à contre-pied en suivant un ministre des affaires étrangères (derrière lequel tout le monde avait reconnu Dominique de Villepin) dans l’exercice, plein d’énergie et de grandes envolées, de ses fonctions mais Gus, en réinventant le western,  est vraiment devenu une figure incontournable du neuvième art. Et il signe donc ici un retour remarqué, centré comme son nom l’indique, sur le personnage de Clem dont on suit l‘ascension à la fois héroïque dans l’inconscient collectif américain (le fameux Beau bandit dont on a parlé plus tôt) et sociale puisque notre homme, après quelques braquages juteux, a pu acheter une belle maison à sa fille et à sa femme et investir dans une quincaillerie à San Francisco. Mais comme bien mal acquis ne profite jamais, Gus ne pourra savourer longtemps cette retraite dorée et devra se remettre au travail avec son compère Gratt…

Un nouvel épisode hyper rythmé, qui se lit du coup vraiment d’une traite (il comporte pourtant plus de 100 pages…), toujours aussi excellemment dessiné, avec ce trait plein de mouvement et de vie, et qui démontre une nouvelle fois son originalité en se penchant, entre 2 braquages, sur les angoisses de ses héros mais aussi sur leur sentiment de culpabilité (cela change la donne quand on devient père…) ou leurs fantasmes. Du grand Art !

 

(Série – Dargaud)