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HAPPY BIRDS (Trondheim/Piette)

Pekko est un gamer obsessionnel: chez lui, au resto avec ses copains, aux toilettes, en marchant dans la rue, il passe son temps à jouer à Angry Birds et à essayer de passer les nouveaux niveaux ! Alors quand il apprend que Rovio, le développeur du jeu, embauche, il se présente aussi vite qu’il peut à leur bureau. Après avoir pris des selfies avec Red, le plus célèbre des Angry Birds, bien sûr… Mais lui qui pensait être payé pour tester les nouveaux niveaux du jeu est finalement engagé comme porteur de cartons à l’entrepôt. Et son supérieur lui annonce, en prime, qu’il y a un autre stagiaire, Niklas (un grand costaud qui ne rigole pas…), et qu’il gardera seulement le plus efficace des 2 à la fin de la semaine…
Pré-publiés pendant 2 ans dans le magazine Spirou, les strips de Happy Birds viennent d’être compilés dans ce joli petit livre au format à l’italienne. L’occasion pour nous de découvrir les aventures délirantes et souvent drôles de Pekko, jeune geek célibataire paresseux, monomaniaque, maladroit et pas très adapté au monde réel. Lewis Trondheim s’en donne à cœur joie, se moquant gentiment mais sûrement de cette génération d’accros aux réseaux sociaux qui vit dans une autre réalité que la nôtre : celle des jeux vidéos, de Facebook et des portables greffés à la main. En filigrane, il démontre aussi à quel point le monde de l’entreprise peut-être illogique et absurde: Pekko va en effet gravir un à un, de coups de chance en malentendus, les échelons de la société pour devenir, à la surprise générale, le big boss alors qu’il n’a absolument aucun talent!
Il n’est pas évident de proposer semaine après semaine, et ce pendant 2 ans, des strips de quelques cases avec une chute inspirée à chaque fois qui doivent, en plus, s’intégrer dans une histoire plus vaste mais le défi est relevé, comme souvent, avec brio, par Trondheim qui aime ce genre de contraintes scénaristiques (on se souvient par exemple, dans le même genre, de Bludzee). Quant au dessin d’Hugo Piette, il est simple et direct mais véhicule parfaitement l’humour de Trondheim. Très sympa !

(Recueil – Delcourt)