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HELIOGABALE Diving Rooms

ALBUM. La carte de la séduction ayant été abattue avec leur précédent album, le magnifique “Mobil Home“, le quatuor parisien peut aujourd’hui revenir à ses premiers amours : la noise rêche et grinçante. Cette musique stridente et étrange, froide et dérangeante, cette musique qu’on ne pouvait dissocier d’Heliogabale. Alors quel plaisir d’entendre le groupe revenir à ce son distordu, cette guitare ahurissante et géniallissime, ces rythmiques cassées et ces ambiances angoissantes. Finit l’accalmie de la femme enceinte qui ornait la pochette de “Mobil Home”, les parisiens reviennent avec la rage et la complexité des débuts ; pourtant le groupe n’a jamais sorti un si bon album. Jamais leur noise n’aura tant rappeler leur frères d’armes américain, d’Oxbow à Jesus Lizard, même si Heliogabale préfère troquer l’influence rock sauvage pour une approche plus froide et plus urbaine. N’est-ce pas la marque de fabrique du groupe ? Et c’est malheureusement le dernier reproche que nous pouvons leur faire : toujours trop froid, et trop complexe… Pourtant “Diving Rooms” se veut moins inaccessible que ces prédécesseurs, le groupe innove et laisse exploser sa rage. On peut même entendre quelques chœurs masculins qui apparaissent idéalement aux côtés du chant de Sasha. Et le son de ce disque montre que le groupe n’a jamais été aussi bien servi que par lui-même, car “Diving Rooms” sonne merveilleusement, sans la moindre aide de Steve Albini ! Et cette musique ! Point fort de l’album, la guitare joue avec vos nerfs autant qu’avec vos émotions, comme les plus grands… Electrique et sublime ! Je ne reviendrai pas sur l’utilisation du français sur deux titres, car la voix est si en retrait et si distordu sur ces titres que cela ne gêne en rien le plaisir que me procure un morceau comme “les Chiens”. Alors je sais que certains auront du mal avec la noirceur et la complexité de ce groupe, ou avec la froideur du chant de Sasha, sans doute trop présent à mon goût, mais je peux vous promettre que derrière des aspects difficile d’accès, jamais la musique d’un groupe français n’aura tant approcher celle d’un Jesus Lizard ! Malheureusement, le mode d’emploi n’est pas fourni !

(album / autoproduction)

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