BD. H.O.L.L.Y.W.O.O.D. : 9 lettres plantées sur le mont Lee véritablement mythiques. Devenues le symbole de l’industrie du cinéma, elles ont fait rêver quantité de jeunes femmes voulant devenir les nouvelles Rita Hayworth ou Grace Kelly, et autant de jeunes hommes apprentis scénaristes, assistants réalisateurs ou techniciens qui ont tout quitté pour la Californie. Mais pour quelques carrières dorées, combien d’échecs et, parfois, de vies brisées ? C’est cet envers du décor hollywoodien que Zidrou et Maltaite ont décidé de raconter dans Hollywoodland (eh oui, il y avait 4 lettres de plus, au tout début, quand cet écriteau gigantesque -il mesure 110 mètres de long- était destiné à faire la promotion d’un programme immobilier en 1923…). Sous forme d’histoires courtes, une pour chacune des 9 lettres monumentales, autonomes tout en étant liées entre elles par certains aspects du scénario ou des personnages récurrents, prépubliées dans le magazine Fluide Glacial avant d’être rassemblées ici dans ce tome 1 (les auteurs ont déjà annoncé qu’il y aurait une suite).
Sur un mode humoristique certes mais néanmoins souvent doux-amer car on l’a dit : Hollywood a été, et est certainement toujours, un miroir aux alouettes pour beaucoup. De Loreen qui a dû souvent “donner de sa personne” pour ne décrocher que quelques seconds rôles à Doug, le juif allemand qui a fui le national-socialisme (comme Fritz Lang, Douglas Sirk ou Billy Wilder) pour se retrouver à faire des doublages de combats aériens pour Owen Richmond finalement coupés au montage avant de vendre des hot-dogs devant les studios de la Warner en passant par Olivia et Liberty, des gamines qui feraient tout pour avoir une dédicace de Montgomery Clift ou encore Woody, scénariste débutant qui doit transformer le western qu’il avait écrit en film policier car son acteur principal, Gary Cooper, vient de se fêler le coccyx et ne peut plus monter à cheval… : les personnages imaginés (mais souvent inspirés de personnes ayant bel et bien existé) par Zidrou ont pour point commun d’être attirés par les lumières d’Hollywood sans parvenir toutefois à en faire vraiment partie. Parce qu’ils sont noirs, asiatiques, trop peu talentueux ou tout simplement parce qu’ils ne connaissent pas les bonnes personnes…
Des histoires sympas (notamment parce qu’elles racontent, en filigrane, des anecdotes pas forcément très connues sur l’industrie du cinéma), mises en image par Maltaite et son dessin classique mais efficace, sans être vraiment marquantes non plus.
(Série, 56 pages pour ce tome 1- Fluide Glacial)