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HOMICIDE Tome 4 (Squarzoni, d’après le livre de David Simon)

BD. L’enquête sur le meurtre de Latonya Wallace n’avance pas. Il faut dire que 2 mois après la découverte du corps, les différents inspecteurs qui avaient fait les perquisitions, mené quelques 200 interrogatoires et passé trois pâtés de maison au peigne fin, se sont remis à travailler sur leurs dossiers. Le seul Pellegrini doit maintenant reprendre toute la paperasse pour vérifier si des indices n’ont pas été oubliés ou des interrogatoires trop rapidement menés. Il en fait une affaire personnelle car une gamine est morte alors qu’il était en service. C’est donc sa responsabilité de retrouver le meurtrier…

David Simon avait posé une condition à l’adaptation de son livre documentaire (Une année dans les rues de Baltimore) : que la chronologie et les faits qui s’étaient déroulés dans la ville américaine cette année-là, en 1988, soient scrupuleusement respectés. Sans romancer certaines affaires pour rendre le récit plus efficace, accélérer le rythme ou ajouter des dialogues. Cela tombait bien : c’était exactement ce que Squarzoni voulait faire. Et il poursuit donc dans ce tome 4 (qui couvre la période 2 avril- 2 juillet) son travail de fourmi, rigoureux et précis. Car ce qui intéresse les 2 hommes, c’est de montrer le travail d’enquêteur tel qu’il est, sans fard ni sensationnalisme. Vous êtes avertis : vous n’avez pas ici à faire à du policier à grand spectacle, avec courses poursuites spectaculaires façon Hollywood. Non, ici quand les flics arrivent, il est souvent trop tard : des corps gisent au sol. Le résultat d’un acte de jalousie ou en lien avec la drogue. Et il faut alors commencer le lent travail d’analyse pour retrouver les coupables. C’est ce travail que Simon et Squarzoni mettent en valeur : les interrogatoires, le relevé d’indices, l’autopsie (dans ce tome 4, vous apprendrez, dans le détail…,comment procède le médecin légiste)…Mais aussi les doutes et les états d’âme qui assaillent parfois les enquêteurs. Ainsi que tout ce qui peut venir perturber leur travail, comme la pression mise par les supérieurs pour augmenter le taux d’affaires résolues ou le plafonnement des heures supplémentaires.

Côté graphique, Squarzoni est tout aussi sobre et rigoureux, livrant un trait précis et neutre, simplement rehaussé d’aplats informatiques de couleurs. Cela donne une plongée hyper réaliste et sombre (forcément car c’est aussi les ravages -on tue parfois pour quelques bijoux- de la drogue ou de la bêtise que les auteurs nous donnent à voir ici) dans l’univers de la police criminelle.

(Série en 5 tomes, 136 pages – Delcourt)

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