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HORIZONS OBLIQUES (Blake)

BD. Difficile de croire qu’Horizons obliques soit le premier roman graphique de Richard Blake tant il fait preuve de maitrise ! Artiste peintre de formation (il a notamment exposé à New-York), l’américain a ensuite beaucoup étudié le langage séquentiel (il est, par exemple, un grand fan des Cités obscures, la série de Peeters et Schuiten, d’où l’échange que l’on retrouve entre ce dernier et l’auteur, en bonus, en fin de livre) et fait de nombreuses expérimentations pour aboutir à ce style graphique singulier hérité du minimalisme et à cette narration atypique dans laquelle silences et rythme (l’auteur n’hésite pas, dans certaines scènes, à aligner de nombreuse cases muettes et contemplatives pour faire ressentir le temps qui passe) jouent un rôle prépondérant. Il faut dire que son récit avait besoin de cela pour fonctionner. Car il raconte une histoire étonnante, pour le moins originale : celle d’Adley, petite fille dont les parents cartographes se sont perdus dans l’un des mondes parallèles qu’ils étaient en train d’arpenter. Mais dans ce futur lointain (l’action débute en 4040), progrès robotique et I.A. permettent tous les espoirs : aidée par son grand-père spécialiste de voyage multi-dimensionnel et grâce au projet Miroir, Adley est parvenue à développer, au fil des années, un lien télépathique avec une I.A., Staden, ce qui, quand ils seront totalement prêts, lui permettra de le guider, grâce à ses souvenirs, et à ce qui la relie encore à ses parents, dans la Passerelle, une autre réalité où ils sont peut-être retenus prisonniers…

Un voyage étrange (des entités hostiles hantent ces autres réalités) et poétique (Horizons obliques nous parle, à sa façon, du mystère de la vie mais aussi de ce lien, spécial, qui unit les enfants à leurs parents), vertigineux par moments, aux confins des connaissances actuelles en matière de réalité, porté par un travail graphique très personnel, qui parvient, en mêlant techniques traditionnelles et informatique à donner vie, de façon plausible et inspirée, à ce monde mystérieux où architectures et vie prennent forme et disparaissent sous nos yeux en un clin d’œil. Un récit vraiment singulier, à tous points de vue.

(Récit complet, 144 pages – Urban Comics)

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