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HORS-SAISON (Sturm)

BD. 2016, Etats-Unis. La campagne des élections présidentielles bat son plein. Et le résultat est plus indécis que jamais. Mark sait qu’il s’agit là d’un tournant pour son pays mais il a du mal à s’intéresser autant qu’il le voudrait à cet événement. Ouvrier en bâtiment, il doit en effet bosser comme un fou pour rester à flot financièrement tout en gérant son patron qui a du mal à lui payer ce qu’il lui doit. Mais, surtout, son couple va mal. Lisa l’a quitté et s’il espère toujours pouvoir recoller les morceaux, les signaux que la mère de ses 2 enfants, Suzie et Jeremy, lui envoie, ne sont guère rassurants…

Après les excellents America et Jour de marché, James Sturm change cette fois de registre avec ce récit autobiographique. Car même si Hors-saison se déroule sur fond de tsunami électoral, avec l’élection de Trump, c’est bien de la séparation d’avec sa femme que l’auteur aux 2 Eisner Awards nous parle ici. A l’aide d’un dispositif narratif particulier : un format à l’italienne qui déroule invariablement 2 cases verticales par page dont les dessins nous montrent des scènes du quotidien (le boulot, les enfants à emmener à droite à gauche, l’entretien de la voiture, les fêtes familiales à organiser, le cancer de sa mère…) duquel le narrateur semble avoir du mal à se dépêtrer et des récitatifs qui, parallèlement, nous donnent accès aux pensées de Mark et à la façon dont il vit cette rupture, le tout « rehaussé » de lavis de gris, couleur qui dépeint le mieux l’état d’esprit du narrateur alors. Et, par petites touches, c’est l’histoire de leur relation (de leur rencontre à leur mariage en passant par la naissance de leurs enfants et donc à leur rupture) qui défile sous nos yeux. Et l’on voit comment, petit à petit, une histoire d’amour peut se transformer et faire de 2 êtres qui s’aimaient 2 inconnus qui n’ont plus rien à se dire, voire se détestent…

Un récit anthropomorphe (les personnages ont des têtes de chiens, façon peut-être pour l’auteur de prendre un peu de recul par rapport à son histoire), intimiste et touchant, qui nous permet de découvrir une autre facette du talent de James Sturm.

(Récit complet, 216 pages – Delcourt)

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