ALBUM. Chris Spencer n’a pas tardé à rebondir après l’annonce de l’arrêt d’Unsane, son groupe historique. Entouré de son ami de longue date Jim Coleman (que l’on a, entre autres, vu chez CopShootCop) et de la section rythmique de Swans, Phil Puleo et Chris Pravdica, il a rapidement lancé son nouveau projet, Human Impact, qui sort déjà son premier album chez Ipecac. 10 morceaux enregistrés par Alan Camlet et Martin Bisi à New-York, en partie au légendaire BC Studio. Autant dire que l’on a affaire là à un album 100% noise-rock… Moins brutal et frontal qu’ Unsane mais plus insidieux. Le tempo est en effet ici souvent plus posé et les morceaux reposent avant tout sur la section rythmique, sobre mais solide. Spencer peut alors poser quelques riffs de guitare tour à tour inquiétants, agressifs ou sombres et sa voix typique, même si elle est moins hurlée qu’à l’accoutumée. Ne reste plus à Coleman qu’à disséminer ici ou là ses bidouillages électroniques ou indus et ses synthés flippants pour parfaire le tableau dystopique que Human Impact brosse ici. Et qui fonctionne parfaitement. Le groupe a décidé de placer les 2 singles, les excellents November et E605, en tout début d’album. Cela aurait pu être un pari risqué si Human Impact ne savait pas avoir en stock un paquet d’autres morceaux très inspirés, peut-être pas du niveau des 2 morceaux balancés en amont sur le net pour faire saliver tout le monde mais bons voire même très bons (citons, par exemple, Portrait, qui pue le désespoir à plein nez ou Consequences dont les synthés semblent avoir été piqués à The Soft Moon). Une bande originale post-apocalyptique marquante, malheureusement trop bien adaptée à l’actualité et à ce que l’on vit actuellement avec le Coronavirus…
(Ipecac Recordings)