BD. 1998. Teresa arrive à Berlin. Brillante étudiante en archéologie, elle vient d’obtenir un poste d’assistante scientifique d’une exposition sur Toutankhamon qui va avoir lieu dans la capitale allemande. D’abord sur un petit nuage, la jeune femme revient néanmoins rapidement sur Terre : il lui faut trouver un logement et le stress de la préparation de l’exposition commence à monter. Et il y a également Ruben, lui aussi italien, qu’elle a rencontré par hasard dans un bus, qui lui a proposé de l’héberger dans son squat. Tout l’opposé de Teresa : cool, il vit au présent, aux crochets de son père, sans se soucier de l’avenir…
5000 kilomètres par seconde et L’Entrevue : les deux romans graphiques de Manuele Fior que l’on a lus nous ont enthousiasmés, nous donnant clairement envie de continuer à suivre son travail. Qui se poursuit chez Dargaud, pour qui l’auteur italien a réalisé Hypericon, récit qui démontre que son talent et sa sensibilité sont intacts. Un roman graphique à la construction singulière puisqu’il fait de constants allers et retours entre présent de narration et passé, entre le Berlin de 1998 de Teresa et le Louxor de 1922 d’Howard Carter. Car si la jeune archéologue vit de grands moments, cette exposition sur Toutankhamon, un rêve !, à préparer et son histoire d’amour avec Ruben et son âme d’artiste, elle se réfugie souvent loin dans le passé et le journal de Carter contant sa découverte de la tombe, jusque-là inviolée, du célèbre pharaon, pour fuir ses démons…
Un joli portrait de femme, qui sonne très juste, magnifiquement dessiné, ou plutôt peint, par Fior qui nous montre que peu de choses nous séparent, finalement, des égyptiens qui vivaient il y a 3150 ans…
(Récit complet, 144 pages – Dargaud)