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IDLES cartonnent à La Cartonnerie !

IDLES + LIFE, La Cartonnerie de Reims, 8 avril 2019

Idles + Life : voilà une affiche qui donnait l’eau à la bouche ! Je ne suis d’ailleurs pas le seul à le penser car la petite salle de la Cartonnerie affiche complet ce soir et pas mal d’étrangers ont fait le déplacement de Belgique, d’Allemagne et des Pays-Bas pour voir le groupe de Bristol qui s’est taillé une grosse réputation sur scène en quelques mois seulement. Et peut-être aussi Life, auteur d’un premier album remarqué ici ! En tout cas on est pile à l’heure pour voir le groupe punk-rock ouvrir les hostilités. Et malgré leur jeunesse, les 4 anglais ne semblent pas intimidés. Au contraire, il ne leur faut pas beaucoup de temps (heureusement d’ailleurs car ils ne joueront qu’un peu plus de 30 minutes…) pour être à l’aise sur la scène rémoise. Sans surprise, les 4 jouent surtout des morceaux de leur premier album, Popular Music, dont leurs tubes In Your hands, Popular Music ou Euromillions (pour nous leur meilleur morceau), et alternent, comme sur le disque, punk-rock énervé , passages plus mélodiques et pop, post-punk et même noise-rock par moments. Les 2 ou 3 nouveaux morceaux semblent un ton en dessous à part l’autobiographique (il parle des pères célibataires, comme le chanteur) Half Pint Fatherhood mais Life met beaucoup d’énergie dans ce set d’ouverture et démontre une belle présence scénique : les deux demi-frères prennent clairement du plaisir à être là et ne se font pas prier pour le montrer : Mez Green, le chanteur, à travers ses chorégraphies décalées et Mick Sanders en arpentant régulièrement la scène de long en large, ce qui lui vaudra de finir trempé. Pas (encore) de quoi voler la vedette à Idles mais un bon set, plein de second degré et d’engagement (Green y va d’un « Fuck Trump ! Fuck Brexit ! Fuck right wing politicians ! » salué par la foule!).

Life
Idles

On décide de ne pas aller boire une bière histoire de rester en bonne place ! Et Idles déboule. Les gars soignent leurs entrées et sorties de scène et ça se voit une nouvelle fois avec un Colossus mémorable qui annonce la couleur ! Le groupe enchaîne ensuite Never Fight a Man With a Perm, Great et un Mother d’anthologie. Pourtant, Joe Talbot a du mal à se lâcher et semble même un peu tendu. Preuve en est cette petite altercation avec un membre du public qui le pousse à demander à quelqu’un de l’assistance de monter sur scène pour traduire ce qu’il veut dire : que le groupe est venu avec respect et amour et qu’il veut être respecté et aimé aussi en retour. On se demande alors si tout cela ne va pas un peu gâcher la fête mais la suite démontre que cela a, au contraire, peut-être aidé le frontman à se libérer. Il est ensuite clairement plus à l’aise, souriant et communiquant davantage avec le public, souvent en français d’ailleurs. Les autres membres sont fidèles à eux-mêmes : le bassiste colle à la batterie et les 2 guitaristes sont aussi fous que d’habitude, ne tenant pas en place, prenant des poses improbables, s’amusant comme des gamins, très complices. Et à la première occasion, les voilà partis dans le public… Pour le plus grand plaisir des roadies… chargés de s’assurer que les câbles les suivent… Aucune surprise dans la setlist, le groupe jouant uniquement des morceaux de leurs 2 albums à l’exception de Queens, présent sur leur EP Meat. D’un chant de Noël traditionnel interprété à genoux… et d’une mini-reprise de Bon Jovi (Living on a Prayer, pour les fans…) que Talbot glisse en catimini, profitant du bordel monstre occasionné par l’une des sorties hors scène de Lee Kiernan, qui après avoir fait le tour du pit et une session de stage diving, est allé mettre sa guitare entre les mains de l’ingé son, en plein morceau bien entendu, avant de s’éclipser… Ceux qui n’ont jamais vu Idles sur scène n’en reviennent pas. Le groupe enchaîne, comme à son habitude, morceaux noise-rock et titres post-punk plus mélodiques dont de furieuses versions de Divide and Conquer et Samaritans ressortent clairement. Le temps de passer quelques messages qui lui sont chers (« Je suis un féministe » pour introduire Mother, « On aime les immigrants », « Fuck Brexit. Fuck England »…) et Talbot laisse, comme il le fait toujours, ses acolytes finir le concert à 4, n’oubliant pas d’annoncer qu’il n’y aura pas de rappel (« Encores are for idiots » !) et que Rottweiler sera bien le dernier morceau avant de quitter la scène sa serviette sur la tête. Et quand Kiernan vient éteindre son ampli pour mettre fin au larsen qui vrille tous les tympans après une fin en apothéose, aussi bruitiste que psychédélique, personne ne siffle. Au contraire, le public est aux anges et a le sourire aux lèvres, conscient que le groupe a beaucoup donné ce soir et s’est montré à la hauteur de sa réputation !

photo douche : Raw Journey
photos live : Sullivan

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