ALBUM. Notre période post-rock a beau être derrière nous, on continue néanmoins, bien sûr, à écouter ce qui se fait dans le genre, histoire de ne pas passer à côté d’un groupe qui en vaut la peine. C’est le cas d’Ingrina, dont le second album vient de sortir chez A Tant Rêver du Roi et Medication Time Records. Un groupe qui comprend 3 guitaristes, un bassiste et 2 batteurs. Autant dire que cela ouvre pas mal de possibilités à leur musique et à ces 6 titres, assez variés. Si Jailers, qui ouvre l’album, est par exemple long et épique, comme un bateau pris dans une tempête traversées certes de quelques accalmies mais dont les attaques, destructrices, reviennent régulièrement le torturer, et tire vers le post-métal (le titre peut faire penser à une rencontre entre Explosions in the Sky et Russian Circles), son successeur, Walls, porté par une guitare shoegaze très mélancolique est, par contre, plus ambient et atmosphérique et pourrait très bien être la BO d’un film post-apocalyptique. Une diversité bienvenue qui permet au groupe de nous tenir en haleine tout au long de ces 36 minutes (un format assez court, judicieux pour le genre). En plus de la qualité de ses compositions, bien entendu. Notamment portées par des guitares inspirées, capables de tout ou presque, d’arpèges, de shoegaze ou d’agressivité suivant l’humeur des morceaux. On aime bien le chant, aussi, qui apporte vraiment quelque chose d’autant qu’il n’intervient que rarement, pour mettre en exergue un moment fort, la plupart du temps. Au final, Siste Lys (présenté dans un superbe digipack!) et son titre plein de poésie, s’il s’inscrit complètement dans le post-rock/métal, parvient malgré tout à en proposer une vision personnelle, avec quelques très beaux moments. A découvrir !
(A Tant Rêver du Roi/Medication Time Records)