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J. ROBBINS basilisk

[ALBUM] On savait que Jay Robbins, le principal compositeur de Jawbox, Burning Airlines, Channels, ou Office of Future Plans (et bassiste de Government Issue sur la fin du groupe), a toujours eu un pied dans le punk de Washington DC et l’autre dans la pop. Et c’est sans doute, du moins pour ses nombreux fans, l’une des grandes qualités des groupes auxquels il a participé. Cette force mélodique, son chant parfaitement placé…

Après un premier album solo sorti en 2019 (et réunissant des morceaux enregistrés entre 2016 et 2019), J. Robbins revient donc avec ce « Basilisk », toujours chez Dischord.

Dès le début, les amateurs reconnaitront la patte du maître. « Automaticity » et « Exquise Corpse » (sur lequel on retrouve John Haggerty de Naked Raygun et Pegboy) auraient sans doute pu figurer sur les derniers albums de Jawbox… ou peut-être plus sur son premier album solo, car si nous sommes honnêtes, nous n’atteignons pas vraiment la puissance des tubes de Jawbox sur ce disque. Cependant les premiers morceaux restent bien inspirés et énergiques, même si on sent que l’âge pousse Jay à plus de retenue, de douceur, de belle production, et moins de bruits distordus et agressifs. C’était déjà une pente empruntée par les projets qui ont suivi Jawbox, notamment Channels et Office of Future Plans dans lesquels jouait d’ailleurs Brooks Harlan (Office of Future Plans), le bassiste qui l’accompagne ici, tout comme Darren Zentek (Channels, Office of Future Plans, Kerosene 454), le batteur.

Ce n’est donc pas une surprise de retrouver une production bien léchée (trop diront certains), des mélodies délicates et de plus en plus d’ouvertures vers des morceaux plus calmes. Cela commence avec « The Ends », au milieu de l’album, une ballade qui pourrait rappeler Troy Von Balthazar et John Lenon. Et ça fonctionne. Malheureusement l’équilibre va se rompre avec « Old Soul » qui tangue dangereusement vers le mièvre. On s’y attendait.

La suite repart pour deux morceaux plus rock, assez classiques, pour rassurer les anciens fans, avant d’ouvrir une nouvelle porte (c’est l’intérêt des disques solos, on fait ce qu’on veut). Voilà donc que sur « Sonder », Jay Robbins va s’essayer à un titre plus ambient, plus énigmatique. Une piste intéressante même si le chant en devient presque superflu (un comble pour un tel chanteur). Puis il part fouiller à nouveau vers le très poppy et dispensable « Open Minor » avant de finir par une ultime ballade plus convaincante.

Vous l’aurez compris, avec ce deuxième album solo, les fans retrouveront bien l’écriture du maître de la mélodie, avec des morceaux rock qu’ils écouteront comme de petites madeleines de Proust, même si, personne n’est dupe, nous ne retrouverons pas ici de tubes à l’équilibre parfait qui ont fait de Jawbox un groupe si apprécié. Une fougue s’est perdue en chemin. A voir ensuite, si ces mêmes fans adhéreront aux chansons plus pop que s’autorise aujourd’hui l’ancien guitariste-chanteur de Jawbox.

(Dischord – 11 titres)

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