Après un EP remarqué, Joe4 revient donc avec un album toujours aussi dense et brutal. Les croates n’ont pas assagi le discours. Leur son est rude comme un hiver à Zagreb, sans fioritures, laissant toute la place à la rage de leur morceau. Joe4 continue de s’époumoner, en anglais ou dans leur langue natale, sur une rythmique lourde, et des plans répétitifs. Les disques de Shellac continuent de tourner chez eux. Le choix de Steve Albini aux manettes n’est certainement pas dû au hasard (même si le bougre semble leur avoir laissé un souvenir plutôt négatif au vu des crédits présents sur le disque). Mais il serait réducteur de s’arrêter à cette comparaison, même si elle reste indéniable. Car ces gars là n’ont rien de maigrichons à lunette, aussi énervés soit-ils. Il y a du gras ici. De la baston de boucher. Le vice n’est pas la seule arme. Le bon vieux bourre pif reste irremplaçable. On frappe à plusieurs, et tous les coups sont permis. Un Big’N dans le ventre suivi d’un petit Unsane sous la ceinture pour achever. Les trois Joe (le quatrième ayant quitté le navire) savent se faire entendre. Alors ne chipotons pas, ce ne sont pas quelques lourdeurs, et un manque de finesse qui nous feront reculer… That’s just fuckin Noise !
(Album – Whosbrain / Greenger / Fidel Bastro)