ALBUM. Il faut avouer que parfois, quand tu écoutes certains duos, tu te demandent pourquoi jouer à trois, quatre ou plus ? C’est un peu le cas de John, tant ce duo anglais occupe l’espace tel un mastodon bruyant. Besoin de personne d’autres. Sur ce quatrième album (qui sort entre autre chez Bace Yourself, sur lequel on retrouve aussi les excellents Italia 90) le groupe impose sa noise racée, pleine d’énergie et de distorsion. Il faut dire que le son modelé par Seth Manchester (Big Brave, Battles, Metz) et Franck Arkwright (Mogwai, Autechre) rend hommage aux brulots rageurs du duo. Le son claque comme un fouet dans l’air, tout en arrivant à garder une profondeur impressionnante pour un groupe sans basse. John Newton et Johnny Healey, les deux « John » qui composent John (vous suivez ?) ont aussi remplit leur part du contrat. Car si les morceaux balancent leur lot de claques noisy, agressives à souhait (la voix n’y étant pas pour rien), on discerne aussi des sonorités toutes anglaises, légèrement plus posées, venant rappeler peut-être un peu la démarche de Idles. Personnellement j’aime beaucoup ce petit côté cockney typiquement british, qui ajoute un peu de matière rappeuse aux titres plus noise. Avec ce quatrième opus le groupe mélange donc habilement les attaques nerveuses, et les morceaux plus sombres. Et c’est une réussite.
(Brace Yourself / Pets Care)