Aujourd’hui, je crois bien que j’ai envie de passer ma journée à manger des marshmallows, en pensant à l’été. Comme si la pandémie n’avait pas existé, et comme si tu ne devais pas aller au boulot demain. Je me serais bien mis un de ces clips de rap, avec des filles dénudées dans un Carwash, mais je me dis que c’est honteusement sexiste. De fil en aiguille et de Carwash en Johnny Mafia, je pense aux lyonnais de Johnnie Carwash et je pose le disque des français sur la platine. Le furieusement tubesque “I don’t give a shit” remplit la pièce, avec la voix de Manon toute en pop énervée. Le trio sait y faire, aucun doute. “Teenage Ends” enfonce le clou (je vous conseille fortement le clip). Voilà un de ces disques qui vous met la pêche dès les premières notes. Pour un premier album, il est d’une efficacité redoutable. Une production plutôt balaise, des refrains imparables qui se chantent sous la douche, et une énergie démoniaque, toute guitare dehors… On y retrouve la crétinerie de certains groupes garage, les envolées des Breeders, la furie de Nirvana, et le soleil de Wavves… tout y est. Et me voilà à danser comme un imbécile dans le salon au son de l’excellent “Slut Skirt”. Ceux-là ont tout pour plaire au plus grand nombre (le chant de Manon, tout en maitrise, n’y est sans doute pas pour rien), et ils le savent. C’est le revers de la médaille. On les voit déjà passer de Smac en plateau télé, de Printemps de Bourges en émission de radio… offrant un punk sans danger, aussi doux qu’une pop song d’été, à ceux qui voudraient toucher le dragon sans se brûler. Et après tout ? Ne boudons pas notre plaisir… je viens de passer un bien bon moment, plein de légèreté et de mélodies furieuses… et si vous n’avez pas peur de l’écœurement, je vous conseille d’en faire autant.
(Album – Howlin’Banana)