ALBUM. Pour son quatrième album, Kowloon Walled City a décidé de se réinventer et de redéfinir les contours de sa musique, en lui imposant l’adage « Moins est plus ». Première conséquence : les morceaux de Piecework sont plus courts et l’album plus ramassé, un peu plus de 30 minutes pour 7 titres. Surtout, le groupe ralentit souvent le tempo et laisse davantage respirer ses morceaux. La durée des notes est ainsi souvent allongée et la composition joue aussi beaucoup avec les silences au sein des titres. Plus dépouillé et aéré et (souvent) tout en retenue, son noise-rock y gagne en force et en intensité, notamment quand le chant émo, qui prend aux tripes, d’Evans déboule ou que le groupe accélère le tempo et que les riffs, plus lourds et métal, se font plus menaçants. Comme si Bear Claw avait collaboré avec Neurosis le temps d’un album. Il en résulte en tout cas une mélancolie, un spleen (les paroles traitent du temps qui passe, d’absence, de deuil…) qui ne peuvent laisser indifférent. Le tout parfaitement annoncé par l’artwork, ses meubles et pièces au papier peint et moquette défraichis, d’ailleurs. Du beau boulot !
(Neurot Recordings)