Bablet savait déjà ce qu’il voulait ! A peine son diplôme de l’INAAI de Chambéry en poche, il envoie le dossier de présentation de sa première bd, La belle mort, à Ankama qui s’empresse de la publier. Un récit de presque 150 pages ! Que l’on peut relire aujourd’hui dans une nouvelle, très belle, édition grand format avec carnet graphique et préquel inédit en bonus. L’occasion de découvrir les débuts de l’auteur des excellents Adrastée et Shangri-La dont nous avions parlé avec lui lors de l’interview réalisée l’an dernier. Et de voir que l’univers de Bablet est déjà installé, ou presque. Bien sûr, le dessin, même s’il est déjà bien en place, est encore parfois approximatif. Mais le style est là. La façon qu’a Bablet d’incorporer ses obsessions, ses préoccupations, ses questionnements au récit, aussi. Sans oublier l’originalité. Car pour un premier livre, Bablet propose un scénario assez imprévisible. Qui se passe dans un New-York post-apocalyptique envahi et colonisé par des insectoïdes venus de l’espace à la suite de leur reine, sorte d’énorme chenille qui va de planète en planète pour trouver de quoi manger. Wayne, Jeremiah et Soham sont les seuls survivants de l’attaque des insectes. Ils essaient tant bien que mal de survivre, passant de quartier en quartier à la recherche de nourriture tout en restant à couvert des prédateurs. Un jour, ils tombent sur une jeune femme dans un appartement. Une rencontre inattendue (enfin, pour eux, car elle les attendait pour mettre son plan, dans lequel ils ont un rôle à jouer, à exécution) qui va bouleverser le fonctionnement du trio…
Pourquoi sommes-nous sur Terre ? Avons-nous réellement notre propre libre arbitre ? Faisons-nous partis d’un plan plus vaste qui nous échappe ? Ou sommes-nous simplement le fruit d’une rencontre chimique miraculeuse ? Voilà les questions que l’auteur pose tout en déroulant son histoire, aussi délirante qu’inattendue, qui a des allures, du coup, de série B existentialiste. Un galop d’essai déjà mature, à la narration bien maîtrisée, à découvrir !
(Réédition – Ankama)