BD. Canicules et pénurie d’eau engendrées par le réchauffement climatique pèsent de plus en plus sur l’agriculture. Et la crise économique mondiale n’en finit plus de fragiliser les plus démunis qui sont devenus la majorité. Tant bien que mal, la Suisse semble résister pour l’instant. Jusqu’à ce que la deuxième épidémie de grippe de l’année ne plonge le pays dans le chaos. Les écoles ferment. Les bâtiments et les lieux publics doivent être évités. Les rassemblements sont interdits. On assiste à des scènes de pillage un peu partout. L’état d’urgence est bientôt décrétée et les forces armées sont déployées pour faire respecter les zones de quarantaine. Que faire dans ce contexte alors que l’on vient de perdre sa femme dans la pandémie et que l’on doit protéger et trouver de quoi manger pour ses 2 enfants. Une nuit, Liam décide de fuir avec eux pour tenter de rejoindre ses beaux-parents dans la montagne…
Question timing, Jared Muralt a fait les choses en grand en sortant le premier épisode de sa série post-apocalyptique le 4 mars, en plein milieu de la pandémie de Covid 19, juste avant le confinement imposé par bon nombre de gouvernements partout autour de la planète. Plus sérieusement, l’auteur aurait bien évidemment préféré qu’il en soit autrement (pour le monde mais aussi pour son livre qui n’a, du coup, pas eu la visibilité qu’il mérite en librairie puisqu’elles ont dû fermer…) mais cela donne une résonance vraiment particulière à son histoire. Car on a, en effet, au début de ce premier épisode, l’impression de lire le récit de ce que nous sommes en train de vivre actuellement…Espérons que nous saurons éviter de vivre la même suite…Si Muralt a choisi un récit post-apocalyptique, c’est bien sûr pour alerter sur ce qui peut nous attendre (peut-être que là il sera un peu plus écouté…) si on ne change pas notre façon de vivre, que ce soit sur un plan économique ou sur un plan environnemental. Mais aussi (c’est souvent le cas avec ce genre de récits, The Walking Dead en est un bon exemple), pour observer comment les gens se comportent dans ce genre de situation. Quand la survie, la sienne et celle de ses proches, devient la priorité absolue! Et que les plus bas instincts de l’Homme resurgissent alors…
A l’image de son choix d’un dessin réaliste, Jared Muralt avait décidé d’encrer son récit dans un monde proche du nôtre, qui connaît les mêmes travers, mais en forçant un peu le trait. Ce qu’il ne savait pas, c’est que l’actualité le rattraperait (pas totalement, heureusement…) plus vite qu’il ne le pensait. Une lecture étrange, déstabilisante !
(Série en 6 épisodes de 62 pages – Futuropolis)