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LA FERME ELECTRIQUE 4

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Frustration, Olivensteins, JC Satàn, Headwar, Le réveil des Tropiques, Cheveu, Scorpion Violente, etc.
5 et 6 juillet 2013

Pour sa quatrième édition, le festival de La Ferme Electrique a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Bien leur en a fait. Plutôt que de rester sur une programmation très locale, l’équipe a décidé de réunir la fine fleure du label Born Bad (Frustration, Cheveu, Olivensteins) et consorts (JC Satàn, T.i.t.s). Ils ont aussi eu l’excellente idée d’inviter les géniallissimes Headwar. Bref, tout ce qu’il faut pour nous donner envie de participer.
Ni une ni deux, le rendez-vous est pris. Bon, en tant que travailleurs, c’était sûr qu’on louperait la moitié des groupes du premier jour (un vendredi). Mais autant être francs, en dehors de Drive With a Dead Girl, pas grand chose de ce que nous avons loupé ne nous branchait.Du coup, quand on arrive, c’est JC Satàn qui débute son concert. Et leur garage rock a bien évolué depuis la dernière fois que les ai vus, (il y a un certain temps, il est vrai). La fraicheur de leurs compos a laissé plus de place au psychédélisme pachidermique. Le son de gratte a sérieusement pris du gras. C’est un peu moins direct, avec des passages un peu flous, mais quand ça prend, leurs refrains emmènent toujours autant le public. Public qui prend un plaisir certain devant l’énergie des bordelais. Très bonne mise en bouche.

JC Satàn
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Les T.I.T.S enchainent dans l’Etable, la seconde salle, plus petite et tout en longueur. Depuis le temps que j’entends parler de ces jeunes garageux proche des Catholic Sprays (dont il partage le guitariste), j’étais bien curieux de les voir sur scène. Ce sera malheureusement la grosse déception de la soirée. Son abominable. Leur punk garage en devient inaudible. Je sens bien que la démarche du groupe se veut sauvage, punk, disto à fond et pied au plancher. Mais là, les mélodies sont bouffées et on ne comprend rien à rien. Je crois que c’est lié au lieu. On me dit que lors de précédents concerts, c’était bien. Il faudra que je ré-essaie, un autre jour…

A peine, le temps de profiter de la cour joliment décorée (un grand bravo aux organisateurs qui semblent s’être démenés) que Frustration commence. Je les vois souvent ces derniers temps, mais c’est à chaque fois un plaisir, et cette nouvelle prestation ne va pas me contredire. Le quatuor semble au meilleur de sa forme. Le set démarre plein d’énergie et ne baissera jamais de régime. La Grange (la grande salle) est pleine, les premiers rangs sont déjà à bloc, et ça commence à sentir le fennec. Quelques semaines auparavant, j’avais bien aimé leur concert à La Maroquinerie, mais on les sentait trop bourrés, les morceaux en devenaient presque mous. Ce soir, c’est droit dans leur Doc’ qu’ils enchainent les tubes post-punk. Je les ai rarement vus aussi énergiques. Ça leur va à ravir. Je ris toujours jaune (comme certains membre du groupe d’ailleurs) quand ils font leurs racoleurs, façon mauvais OMD, ou quand ça sent le Morrissey sur un titre, mais en dehors de ça, rien à dire, c’est un pur moment de bonheur, sans prétention, et tellement efficace. L’excellent “Blind” ne fera que le confirmer.

Frustration
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les dégénérés déclarent les hostilités. Furie noise indus tribale.

Infecticide va dérouler son set dans la petite salle sans que j’ai le courage d’aller les découvrir. Je reprends mes esprits pour Le Reveil Des Tropiques, groupe de semi-impro dont les amis de Music Fear Satan ont sorti le disque. Il y a du beau monde sur scène, un Casse-Gueule, un ex-One Second Riot, un ex-Looking For John G, un Testa Rossa et le gratteux de Ulan Bator. Le son est bon, batterie et grosse basse en avant. Ce sont d’ailleurs eux qui mènent la danse. Par dessus les guitares balancent des couches un peu floues, noyées dans les effets. Il y a de bons plans, ça avance avec des rythmes qui me rappellent les années Big Beat… malheureusement, les rangs ne se resserrent jamais et ça me manque. On reste dans le vaporeux aux guitares, sans savoir vraiment où tout cela nous mène. Ça joue, certes, mais à cette heure avancée de la nuit, Le Réveil des Tropiques a tendance à me laisser sur le bord de la route… Dommage. Ce sera le dernier concert de la soirée pour moi.

>>> photos : [cg]

Retour sur les lieux le samedi en fin d’après-midi, sous un soleil éclatant. On retrouve la petite chapelle et ses orgues, l’arbre à vinyle qui offre un peu d’ombre et les divers potes présents. On est arrivé tôt pour ne pas louper les vieux Olivensteins qui ouvrent les festivités de ce samedi. Le vieux groupe rock’n’roll punk des 70’s, célèbre pour son tube “Je suis Fier de ne Rien Faire”, se reforme et offre son premier concert ce soir. Impossible de louper un tel évènement, même si je ne sais pas trop ce que donnera un tel retour après une si longue absence. Ça commence mollement, en mode vieux rockeurs appliqués. Mais Gilles Tandy, au chant, tout en tension, presque mal à l’aise, mais bouillonnant, donne envie d’y croire. Malheureusement, en dehors des deux gros tubes que sont “Je suis Fier de ne Rien Faire” et “Euthanasie”, qui, de par leur simple statut de mythe, sortent évidemment du lot, le reste avance vraiment mollement, sans folie. Seul Gilles Tandy se met à nu, descendant même dans le public. Les autres s’appliquent mais ne retrouvent plus la violence des débuts. J’assiste à un bon petit concert de rock mais si le groupe ne s’appelait pas Olivensteins, je ne suis pas certain que je serais resté. L’arrivé de Tony Truand (alias Antoine Masy-Perier des Dogs) va redonner un peu de force au set. L’invité dégage autrement plus d’énergie et met tous les autres à l’amende. Les tubes sont déjà passés, et on n’y reviendra plus, mais la fin de set se veut plus entrainante. Ça me permet au moins de garder le souvenir d’un concert plaisant. J’espère juste que le groupe va se mettre les doigts dans la prise avant de remonter sur scène. Après, respect, il faut avoir du courage pour remettre sa mise en jeu après tant d’années.Question doigts dans la prise, Le Death to Mankind sera parfait. Trio loufoque, mélange de Grind, de crust, d’expérimental, de boite à rythme cheap, de claviers destroy, de musique japonaise barrée. Des morceaux d’une minute, voire moins. Une voix masculine de death metal, une féminine d’enfant diabolique. Je mets quelques temps à comprendre ce qui se passe, mais je me marre bien. Exactement ce qu’il me fallait, même si je ne ramènerais pas le disque à la maison !

Ensuite, c’est le trou noir. Eddie 135
fait des “sssccccrrrroucchht” “ggrrrrrruuufffssss” “ssttrrriicccc” avec des machines, une dame passe sur un cheval qui se prend pour un zèbre tout en mangeant des frites tombées par terre, et Sidonie donne une performance dans une salle occupée à 95% par la dite performance (et vue, donc, par une petite dizaine de personne occupant les 5% restant).
Dans l’Etable, un barbu seul derrière un violoncelle, Mr Marcaille, joue du metal comme un groupe… de metal. Alors que dans la Grange, un groupe variété internationale, Aetherlone, s’excuse d’avoir joué un morceau bruyant (grunge diraient certains) pour ouvrir son concert.

Headwar
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Heureusement il est 22h30 et une bande de freaks installe son bordel sur la scène de l’Etable. Il s’agit d’Headwar (devenu “headwear” sur le programme!) et je sais que ça va être terrible. Ça fait longtemps que je ne les ai pas vu. Une nouvelle nana les a rejoins. Après un petit début a capella, les dégénérés déclarent les hostilités. Furie noise indus tribale. Headwar a encore taillé dans la mélodie qu’on ne discerne quasi plus. Du rythme, de la sueur, du bruit et une salle qui succombe, comme à chaque fois. C’est Einstürzende Neubauten en mode free-party. Et on sait bien qu’on vient de voir le concert de la soirée, sans aucun doute possible. Merveilleux.

Cheveu aura bien du mal à rivaliser
, malgré le public venu en masse pour les voir. Ça sonne creux. Je me demandais si j’aimais ce groupe aux vus des derniers disques, et je pense que la réponse est non. De plus en plus electro, faussement foutraque, fade scéniquement. Je sauverais bien quelques guitares, et même un ou deux titres plus sombres, mais en général, et je ne serais pas le seul, ça me laisse de marbre.

La suite ne me touchera guère plus. Dans la petite salle, deux gars derrière des masques cris devant une table de mixage sous couvert de Bonne Humeur Provisoire. En face, Jean Jean essaie de remettre le mathrock maintream au gout du jour, mais frôle parfois la fusion, et ferait passer the Foals pour de dangereux punks.
Il est 1h25 et une masse se réunie devant l’Etable. Le phénomène Tout De Suite, stickers “passé à la télé” sur les fesses, va commencer ses sérénades. Tout de Suite c’est assez bien fait. De la variété guimauve, façon comédie musicale qui parle uniquement et violemment de sexe. Tout De Suite c’est un peu de la provo réchauffée. Tout De Suite ça vient se frotter contre le public, et très rapidement ça va m’ennuyer. Désolé, je sais que tout le monde dans la salle adore et est mort de rire. J’aurais jamais dû écouter Costes à mon adolescence, j’aurais peut-être été plus réceptif.

Il est 2h du matin, Scorpion Violente vient clôturer cette quatrième édition de La Ferme Electrique avec des sons de claviers analogiques toujours aussi merveilleux. Malheureusement je commence à fatiguer et le duo n’arrive toujours pas à transformer ces excellents sons en excellents morceaux… dommage. En attendant, il faut encore revenir sur Paris… rendez-vous l’année prochaine ?

Olivensteins
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