A la fin du premier tome, on avait laissé Raffaella partir précipitamment pour Bologne après un coup de fil lui annonçant la mort d’Aristo. Au début de « Bologne », Piero et Dina l’amènent dans une cave où c’est un Aristo bien vivant qui la prend dans ses bras et l’avise qu’ils vont entrer, elle et lui, en clandestinité pour relancer leur mouvement mais, cette fois, en le radicalisant. Resté planté à Montefiorno sans pouvoir rien faire que de laisser celle qu’il aime partir, Sandro tente, quant à lui, d’oublier Raffaella et part à Bologne étudier la médecine à l’université où il rencontre Flavia, une belle jeune fille aux idées très conservatrices…
Si le tome d’ouverture de « La Mano », avec son intrigue ancrée dans l’Italie terroriste des années 60-70, nous avait paru vraiment prometteur, ce « Bologne » enthousiasme moins. Il faut dire que, choix du scénario oblige, on suit cette fois surtout la trajectoire de Sandro et sa nouvelle vie à Bologne, passée à étudier, à aider bénévolement dans un dispensaire et à tenter de refermer la page Raffaella. Pas forcément passionnant. Et le fait que la trilogie de départ se soit transformée en cours de route en diptyque (la faute à un premier tome décevant en termes de ventes ? A un problème de contrat ?) n’arrange bien sûr pas les choses puisque cela a obligé Thirault à condenser sérieusement la dernière partie du récit et à quasiment expédier sa conclusion en quelques pages (la révélation finale concernant Aristo aurait pourtant mérité d’être développée).
Ceci étant dit, pris globalement, « La Mano » reste une lecture agréable (le récit est même plus qu’intéressant quand il montre comment les rencontres influent sur une vie et peuvent même carrément changer sa trajectoire), d’autant que le récit est judicieusement mis en images (avec ces couleurs, dans les tons orangés, très années 70 et cet encrage très fin, typiquement italien) par Pagliaro mais c’est juste qu’après la lecture de « Montefiorno », on était en droit d’attendre mieux.
(Diptyque – Dargaud)