BD. L’inspecteur Bonvoisin vient (encore) d’avoir une idée géniale pour doubler Roussin dans l’enquête sur la disparition de la reine lors de la représentation de magie d’Hidinou : lui et Baltimore vont se déguiser en techniciens de surface pour pouvoir entrer dans le théâtre et passer au peigne fin la scène de crime. Et pour être sûrs de passer inaperçus, il leur a fait faire de nouveaux papiers d’identité -ils s’appellent désormais Pacôme Leboulet (devinez lequel hérite de ce nouveau patronyme…) et Célestin Parfait- et a emprunté une wassingue mobile sous un autre nom. Quoi une wassingue mobile ? L’idée n’était peut-être pas aussi géniale que ça en fait…
Si l’on parlait d’une autre série, on dirait probablement que ce tome 11 est un épisode de transition. Car Coup de théâtre ne nous apprend en effet rien de nouveau sur la disparition de la reine et les enquêtes parallèles de Roussin, d’un côté, et Leboulet/Parfait euh pardon Baltimore/Bonvoisin, de l’autre, n’avancent guère. Elles reculent même car un événement imprévu va venir mettre un bâton dans les roues de Roussin et Baltimore va, lui, carrément disparaître à son tour. Sauf que là on parle de La Nef des Fous et les péripéties délirantes du duo Baltimore/Bonvoisin, c’est l’essence même de cette série (l’enquête n’est qu’un prétexte), qui s’amuse, avec le lecteur, de leur bêtise (les idées géniales de Bonvoisin les embarquent systématiquement dans des situations ubuesques…) et maladresse (à chaque fois qu’ils empruntent un véhicule, ça finit en accident…). Du burlesque que Turf chorégraphie, comme à l’accoutumée, avec gourmandise de son trait typique (il est élégant et drôle en même temps) allié à un découpage toujours aussi inventif. Décalé, vous avez dit décalé ?
(Série constituée d’épisodes de 48 pages – Delcourt)