BD. Depuis qu’ils l’ont aidée à mettre hors d’état de nuire le Toute menaçant d’Etretat, la police a promis de laisser Orsay et ses amis tranquilles. Juliette peut donc continuer à les connecter lors de séances visant à guérir la mère d’Orsay de son cancer. Au cours de l’une d’elles, guidé par une petite créature, Orsay a d’ailleurs une révélation…Une épiphanie qui va lui être bien utile car depuis que l’on a découvert que la neige carbonique des extincteurs peut tuer les Toutes, on s’en prend à eux un peu partout dans le monde et leur population est en train d’être décimée …
Ruppert et Mulot savent y faire pour créer des univers décalés et singuliers. C’est une nouvelle fois le cas avec ces Toutes, créatures étranges dont on ne connaît pas l’origine, qui sont apparus un beau jour et flottent, magnifiques, dans les airs. Mais l’effet de surprise du premier tome, intriguant, passé, la suite laisse perplexe. Bien sûr on apprécie aussi le côté poétique de La Part merveilleuse et ces séances où la bande à Orsay se connecte et fusionne quasiment avec les Toutes donnent lieu à de très belles scènes, dessinées avec beaucoup d’inspiration et d’inventivité, dans un style coloré et psychédélique, par Ruppert et Mulot. Et la façon qu’a le duo d’évoquer la peur et le rejet de l’autre est clairement bien vue. Mais on doit avouer rester sur notre faim avec ce troisième et dernier tome, la révélation d’Orsay, un brin naïve à notre goût, n’étant pas à la hauteur des attentes nées depuis le début de la série…Car le tome 1, particulièrement inspiré et singulier, avait laissé entrevoir la possibilité d’un chef d’œuvre graphique, tout simplement…
(Trilogie, 140 pages pour ce tome 3 – Dargaud)