BD. 2045. Après l’Effondrement, la France a sombré dans le chaos et chacun, livré à lui-même, a tenté de s’en sortir comme il pouvait. 17 ans après, une petite communauté a réussi à se réorganiser autour de quelques valeurs : pas d’armes, pas de religion, pas de pouvoirs individuels pour éviter de commettre les mêmes erreurs que par le passé. L’équilibre est fragile mais la Source fonctionne plutôt bien autour de Daniel, prêtre défroqué. Mais alors qu’une épidémie met en danger la survie de la communauté, une autre épreuve va la frapper de plein fouet : le meurtre d’une famille entière. Josef, sa femme et ses deux enfants. Qui pouvait en vouloir à l’herboriste de la Source, celui sur lequel reposait tous les espoirs de guérison de l’épidémie grâce à sa connaissance des plantes ? La communauté se réunit au cercle des disparus et désigne Rachel comme responsable de l’enquête visant à démasquer l’assassin…
Un genre de polar dans une société post-apocalyptique : voilà un “pitch” qui avait de quoi aiguiser notre curiosité, d’autant que le projet était mené par Sylvain Runberg, scénariste souvent inspiré à qui l’on doit notamment Orbital, incontournable série de SF dessinée par son compère Serge Pellé. Pourtant, on a du mal à s’emballer pour ce premier diptyque (d’autres enquêtes menées par Rachel devraient suivre…). Certes, la tension est régulièrement présente, beaucoup voyant d’un mauvais œil la nomination de cet ex-flic comme enquêtrice tandis que d’autres se laissent envahir par leurs plus bas instincts les poussant à accuser l’épouvantail, un jeune homme défiguré portant un masque qui vit en marge de la communauté avec ses chiens. Et Runberg et ses complices en scénario, Truc et Branchereau, montrent plutôt bien la difficulté pour une communauté comme la Source de rester soudée dans l’adversité mais cette enquête a malgré tout du mal à enthousiasmer. A cause de quelques facilités du scénario. Certainement aussi parce que certains personnages sont un peu trop stéréotypés et que quelques scènes et dialogues manquent de naturel. Au dessin, Damour fait le job tout en restant cependant classique, dans son trait et son découpage, alors que le récit demandait probablement davantage d’inventivité et de personnalité. Bref, ce diptyque nous laisse sur notre faim.
(Récit en 2 tomes, 88 pages pour ce second tome – Philéas)