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LA TEMPETE (Neri)

BD. Alpes italiennes, l’été. Alors qu’il se rend à une session de formation organisée par son employeur, le bus de manuel tombe en panne. Le jeune homme décide de rallier son hôtel, le leon d’oro, à pied. En chemin, il est interpellé par une villa dont il a entendu parler au village qu’il vient de traverser. En s’approchant, à travers la haie, il aperçoit une jolie femme se baigner, nue, dans une piscine. Attiré, Manuel ne peut s’empêcher de prendre quelques photos…

La vie tient parfois à peu de choses. Un hasard. Un imprévu. Quelque chose qui n’était pas censé se passer mais qui va pourtant changer le cours des événements. C’est le point de départ de ce nouveau roman graphique de Marino Neri, que l’on avait déjà rencontré chez un autre éditeur, Atrabile, en 2009, avec Le roi des fleuves. Car si le bus de Manuel n’était pas tombé en panne, il ne se serait jamais arrêté devant cette villa. Et si Ferdi, un attardé mental qui vit dans le village voisin, ne lui avait pas pris sa casquette, il n’aurait jamais pénétré à l’intérieur de cette propriété. La suite est un huis-clos rempli d’attirance et de tension. D’attirance entre Manuel et la propriétaire des lieux, Marta. Et de tension, entre elle et son mari, qui la bat (on l’apprendra un peu plus tard), d’une part. Et, d’autre part, entre Manuel et le mari, que tout oppose. Car Demetrio a l’arrogance des parvenus, sûr de lui et de ses privilèges. Une rencontre, un soir de tempête, qui va faire office de révélateur pour le couple…

Un récit parfaitement maîtrisé. La narration est sobre (il n’y a pas de récitatifs et la composition des pages est classique) car Neri montre plus qu’il ne dit. Et il prend donc le temps d’installer les différents éléments du drame -certaines scènes sont entièrement muettes- pour faire monter progressivement la tension. Elle s’appuie sur un joli travail graphique : un dessin épuré sombre (les aplats de noir sont omniprésents) rehaussé de couleurs numériques (dans des tons marron/orange pour les scènes de jour et bleu/gris lors de la coupure de courant) pour sonder les failles de ce couple. Un récit qui n’avait cependant pas forcément besoin du rebondissement final, un peu trop prévisible à notre goût…

(Récit complet, 152 pages – Casterman)

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