BD. Dans un futur plus ou moins lointain, sur la Terre. 380 ans auparavant, des astrophysiciens ont découvert que la conversion de l’hydrogène en hélium à l’intérieur du soleil s’est subitement accélérée. Une constatation confirmée par des sondes envoyées vers l’astre : le soleil était bel et bien en train de sortir de sa séquence principale pour se diriger vers le flash d’hélium, une gigantesque explosion qui vaporisera tout le système solaire. 400 ans plus tard, selon les calculs des scientifiques. Alors, les Humains, sous l’égide du gouvernement unifié, se sont organisé. Ils ont construit des dizaines de milliers de réacteurs géants ultra-puissants chargés, en temps voulu, de faire sortir la Terre de son orbite autour du soleil puis de lui faire entamer un voyage de quelques 2500 ans à travers le cosmos pour rejoindre un autre soleil, le plus proche, Proxima, dans la constellation du Centaure afin que l’Humanité puisse continuer à vivre. L’heure est désormais venue de mettre ce plan à exécution…
Delcourt se lance dans une aventure quasiment aussi excitante que celle qui va emmener ces Humains du futur vers Proxima du Centaure : une nouvelle collection, qui sera riche de 15 titres, entièrement dédiée à l‘adaptation de nouvelles de l’écrivain chinois Liu Cixin, que certains considèrent comme le plus grand auteur contemporain de science-fiction. Un projet particulièrement excitant, surtout si les titres sont tous du même niveau que La Terre vagabonde ! Delcourt et la directrice de la collection, Corinne Bertrand, ne s’y sont en effet pas trompés : ce premier récit, signé du tandem Bec/Raffaele inaugure de la meilleure des façons Les Futurs de Liu Cixin ! Le scénario, inspiré, est construit autour d’une question que les humains seront forcément (à moins que l’on ait détruit la planète nous-mêmes avant ça…) obligés de se poser un jour : que ferons-nous lorsque le soleil menacera de s’éteindre ? Liu Cixin y apporte une réponse absolument captivante, très crédible scientifiquement car parfaitement documentée et qui analyse aussi l’évolution de la psychologie humaine (en ce qui concerne la mort, l’amour ou la religion par exemple…) face à ce changent radical de l’avenir de l’Humanité. Un récit idéalement mis en scène (comme souvent) par Raffaele et son dessin réaliste toujours aussi inquiétant, complètement adapté à l’ambiance lourde et effrayante de La Terre vagabonde. Un travail (le dessinateur livre quelques paysages cosmiques grandioses !) que l’on peut encore mieux admirer dans les dessins panoramiques qui se déploient sur 3 ou 4 pages (que l’on déplie…, une très bonne idée !) à plusieurs reprises…En résumé, voilà cette collection parfaitement mise en orbite !
(Récit complet, 132 pages – Delcourt)