Rome, 64 après Jésus Christ. En plus de perdre son père dans le grand incendie qui a dévoré la ville pendant 6 jours, Gaius Atius Mus apprend qu’il est ruiné : son père, qui était assureur, avait bâti presque toute sa fortune sur les contrats incendie…Mais le pire reste à venir : convoqué chez le préfet Tigellin, il apprend qu’il vient d’être condamné à l’exil pour avoir insulté un homme qui récitait des vers de Jules césar. Un bannissement que Tigellin consent cependant à suspendre si Gaius travaille pour lui et découvre qui a mis le feu à sa propriété d’Aemiliana, là où l’incendie a commencé, et a donc essayé de le tuer…
Une intrigue qui se déroule dans la Rome de Néron : voilà bien là l’originalité de L’aigle et la Salamandre qui suit ainsi les traces de la collection Dédales (qui proposait des polars historiques) que Les Humanoïdes Associés avaient lancée il y a une dizaine d’années avant d’abandonner, faute de ventes satisfaisantes.
Et ce diptyque, disons le tout de suite, a tout pour être une réussite. Parfaitement reconstituée, la Rome de l’époque prend véritablement vie sous les crayons de Quattrocchi. Vêtements, architecture, fresques dans les maisons, mœurs de l’époque : rien ne manque pour que l’ensemble soit criant de réalisme. Une scène parfaite pour dérouler le scénario de Piatzszek qui propose ici une intrigue mystérieuse et sombre comme il faut. Des esclaves, ceux de Tigellin, tués d’un coup de poignard avant de périr dans les flammes de l’incendie, un père (celui de Gaius) qui semblait ailleurs depuis la mort de sa femme mais qui travaillait en fait pour Tigellin en secret, un préfet qui dit vouloir retrouver celui qui a incendié sa villa mais semble avant tout protéger ses arrières, un mystérieux anneau doré décoré d’une salamandre retrouvé dans la main d’un des esclaves qui a péri dans la villa, Afer, l’esclave de Gaius, qui a caché à son maître qu’il appartient à la secte des chrétiens : autant de zones d’ombre qui aiguisent la curiosité et donnent envie de découvrir ce que cache cette immense incendie et à quel jeu dangereux le préfet Tigellin joue. Un premier tome prometteur.
(Diptyque – Quadrants)