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L’AIGLE ET LA SALAMANDRE (Piatzszek/Quattrocchi)

Contraint d’enquêter sur l’auteur de l’incendie de la villa du préfet Tigellin qui a ensuite ravagé Rome 6 jours durant s’il veut éviter d’être banni de la ville, Gaius Mus se retrouve piégé au beau milieu d’une lutte d’influences entre Tigellin et le mignon favori de l’empereur César lui-même : Fronto, qui a des vues sur son poste. Pourtant, il ne peut se résoudre à fuir car Afer, l’esclave qui l’a élevé, est sous les verrous avec les autres chrétiens de la secte de Paul, en attendant d’être passé par le bûcher. Mais aussi parce qu’au cours de ses investigations, il est tombé sur un document suggérant que son propre père était un espion à la solde de Tigellin sous le nom de code de la Salamandre…

Une enquête policière dans la Rome de César : voilà qui change du décor habituel des romans noirs. Mais à l’image du dessin sombre de Quattrocchi, L’aigle et la salamandre explore aussi, à sa façon, les méandres de l’âme humaine, mettant notamment en exergue la noirceur dont elle est capable. Surtout quand le pouvoir est en jeu. Un pouvoir symbolisé par ce poste de préfet que Fronto est prêt à tout, et notamment à traîner Tigellin dans la boue, pour avoir. Et que Tigellin s’emploiera bien sûr à défendre, en complotant et en mettant le feu à sa propre villa s ‘il le faut.

Un diptyque rondement mené, comme à son habitude, par Piatzszek qui propose ici une intrigue qui tient en haleine jusqu’au bout. Mais ce qui fait surtout le sel de L’aigle et la salamandre, on l’a dit, c’est cette immersion parfaitement réaliste dans la Rome antique (on y voit notamment l’importance grandissante de la secte des chrétiens ou les relations maîtres/esclaves…) d’autant plus crédible qu’elle peut de nouveau compter sur le travail de reconstitution (que ce soit dans l’architecture, les vêtements ou les fresques décorant les murs des maisons) très documenté de Quattrocchi.

(Diptyque – Soleil)