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L’AMERICAIN (Guyon)

BD. Claire commence à se demander si elle a fait le bon choix en acceptant de quitter Paris pour emménager dans cette ville de province avec son nouveau petit copain, Francis. Le travail à la clinique est en effet difficile (il faut s’occuper de petits vieux séniles…) et quand elle rentre à l’appart Francis est avachi sur le canapé en train de regarder un épisode de L’Américain. En fait, il est carrément obsédé par cette série ! Quand il ne regarde pas un épisode (il s’est enregistré les 10 dernières saisons sur cassette…), il en parle avec ses potes Oualid et Marvin qu’il rejoint au bar…Comme des ados ! Et, bien sûr, le scénario qu’il est censé écrire n’avance pas…

Loïc Guyon partage son temps entre travail d’auteur et commandes pour des revues comme Topo, La revue Dessinée ou Phosphore. Du coup, il n’a encore sorti que peu de livres. Et c’est clairement dommage car dans ce second roman graphique, il démontre une vraie fantaisie et pas mal d’inspiration. Il nous plonge en fait dans le cerveau en ébullition d’un auteur, Francis donc, qui, totalement pris dans le tourbillon de la création voit réalité et fiction se mêler. L’Américain, série dont le héros est un agent quasiment invincible prêt à tout pour protéger une mallette renfermant des informations précieuses contre les ennemis de l’Amérique (les mexicains, les nazis, les communistes…), prend en effet, petit à petit, de plus en plus d’importance dans sa vie jusqu’à en faire même partie…Car un soir, poussé dans ses derniers retranchements, l’Américain vient sonner à sa porte et confie la fameuse mallette à sa copine Claire…

Un récit délirant qui repose sur une construction narrative (elle alterne épisodes de la série, avec une mise en couleur à la peinture et vie réelle, mise en scène en noir et blanc d’un trait fin et direct, avant de fusionner, scénaristiquement et graphiquement, un peu avant la fin) habile et alerte. Qui doit aussi beaucoup à son dessin hyper dynamique, élastique (il est cartoonesque par moments) et tous terrains et à ses dialogues souvent truculents qui s’amusent avec le langage trop cool des jeunes de maintenant. Une belle découverte que cette ode à l’imaginaire et au pouvoir de la création. Un auteur à suivre.

(Récit complet, 240 pages – Sarbacane)

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