ALBUM. Il y a des albums comme ce « were things were », qui vous emportent dans un tourbillon de tristesse sans même le vouloir. Car ce n’est pas le genre de Lane (trois membres de la famille Sourice et deux frères Belin) de se laisser aller à la déprime, ceux là, vous le savez bien, sont plutôt à monter au combat, la fleur au fusil. Non, si ce disque nous met le bourdon c’est bien parce qu’il est excellent. Alors pourquoi un disque si réussi nous rend tristes ? Tout simplement parce que c’est, comme son titre le laisse entendre, un disque posthume. En effet le groupe s’est séparé lors de l’enregistrement de ce dernier. L’histoire est finie, alors que les plus vieux retrouvaient de plus en plus les merveilleuses mélodies énervées des majestueux Thugs (désolé d’y revenir encore et toujours). Ainsi soit-il.
Il nous reste donc ce terrible album, à la production brute… et pourtant rien ne manque : la voix d’Eric toujours aussi fabuleuse, ce mélange de mélodie et de mélancolie discrète, ce mur de guitares soniques, ces arpèges imparables… Lane avait atteint le niveau des grands groupes, certes sur un chemin déjà balisé par le précédent gang des frangins Sourice, mais en quoi cela serait un défaut ? Ce dernier témoignage nous laisse donc un petit goût amer, tant les morceaux sont réussis. Difficile de retrouver ailleurs cette touche si particulière qui réunissent cette énergie punk et cette mélancolie pop.
Ainsi soit-il. Au moins le groupe familial part avec les honneurs, et nous laisse un dernier beau cadeau.
(10 titres – Nineteen Something)